Ils sont seize. Seize députés des Bouches-du-Rhône à avoir assisté mardi 27 juin à la séance inaugurale de la XVe législature au Palais-Bourbon. Parmi eux, des habitués de l’hémicycle déjà rompus à l’exercice. Les Républicains qui ont sauvé leur siège à l’image de Bernard Deflesselles (9e circonscription), Valérie Boyer (1ere), Guy Teissier (6e), ou Bernard Reynès (15e). Ceux comme Eric Diard qui le retrouve après l’avoir perdu il y a cinq ans. Ce n’est pas sur eux que toute l’attention s’est concentrée pour cette grande première aux airs de rentrée des classes. Mais forcément sur la vague des représentants La République en marche (photo XDR).
Lambert bienveillant pour les « petits bleus » de la République
Sur les neuf issus de la majorité présidentielle dans le département, huit (cinq femmes et trois hommes) sont des « novices en politique ». Presque une marque déposée tant ce qualificatif est utilisé, depuis le 18 juin dernier. Mais pour Claire Pitollat (2e), Alexandra Louis (3e), Cathy Racon-Bouzon (5e), Anne-Laurence Petel (14e), Monica Michel (16e), Saïd Ahamada (7e), Jean-Marc Zulesi (8e) et enfin Mohamed Laqhila (11e), ce qui les désigne aujourd’hui n’aura plus lieu d’être demain.
Tous ont à cœur de travailler dur et d’apprendre vite. Très vite. Et justement dans cette phase d’apprentissage et de découverte du métier de député, tous peuvent compter sur des soutiens de proximité, comme Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement et député des Alpes-de-Haute-Provence, mais aussi et surtout François-Michel Lambert qui guide depuis la semaine dernière les premiers pas de cette équipe en marche. « Je ne fais que ça », plaisante-t-il. Loin d’être une corvée, il les accompagne « avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme. Les choses se mettent en place doucement. Tous étaient très concentrés ». Réélu dans la 10e circonscription, il porte un regard attentif et bienveillant sur les « petits bleus » de la République.
Un hémicycle aux couleurs de la diversité
Après le temps de la découverte, l’euphorie des premiers moments, viendra celui du travail et « tous ont une volonté de trouver le meilleur moyen d’être en action », confie François-Michel Lambert, nommé au sein de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, tout comme le jeune Jean-Marc Zulesi (lire encadré). C’est là, qu’ils vont y élaborer les textes de loi. Si sur les 577 députés, tous n’iront pas forcément là où ils souhaitent, nos deux députés des Bouches-du-Rhône à la fibre écolo, eux, sont précisément là où ils veulent être.
Malgré ces cinq années de mandat, François-Michel Lambert n’a pas vécu cette rentrée comme la précédente. «Plus de temps, de plaisir et moins de pression ». Expérience oblige, sans pour autant oublier la fonction pour laquelle il a été élu. Autre différence : cet hémicycle aux couleurs de la diversité, plus jeune et féminisé, « une diversité culturelle aussi avec des jeunes qui bousculent quelques codes. C’est la France qui est entrée à l’Assemblée nationale aujourd’hui, pas une assemblée de notables comme ça a pu l’être jusque-là. Ceux qui représentent encore ça se sont Les Républicains », affirme le député, qui a vécu cette session inaugurale avec « une émotion incommensurable ».
« Certaines femmes vont prendre une dimension importante »
Parce que c’est un ami de longue date qui a été élu ce mardi 27 juin 2017, à la majorité absolue, à la tête de l’Assemblée nationale. 23 ans que François-Michel Lambert et François De Rugis se connaissent, tous deux aux côtés de Noël Mamère. Une élection qui fait entrer l’écologie dans une nouvelle ère, pour le président de l’Institut français de l’économie circulaire. Une femme aux commandes n’aurait pas été plus symbolique pour FML sans dénigrement aucun, bien au contraire. Il est convaincu que parmi nos députées provençales deux ou trois brilleront rapidement. « Très vite vous verrez émerger des femmes. Certaines vont prendre une dimension importante », affirme-t-il, sans pour autant dévoiler de noms. Pour lui, il est nécessaire de donner aux députées En Marche ! « des responsabilités naturelles et pas parce qu’elles sont des femmes, ça serait les desservir. Il faut créer les conditions de parité d’accès aux postes électifs. »
Après les sans-culottes, les sans-cravates…
Ce fut aussi les premiers pas de Jean-Luc Mélenchon, député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Des pas particulièrement scrutés, analysés, jusqu’au moindre détail. Et celui qui veut profiter de la caisse de résonance de l’Assemblée pour défendre ses idées a fait parler de lui. « Dans cette Assemblée, il y a eu les sans-culottes, il y aura les sans-cravates», a-t-il lâché, refusant « qu’on nous dise comment nous habiller avec bienséance ». Exit la cravate rouge qu’il arbore parfois pour ne pas se soumettre à un usage (le port de la cravate). Un geste adopté par l’ensemble du groupe qui avait participé le matin-même à une manifestation contre la réforme du code du travail, à deux pas du Palais-Bourbon. Le signe que les échos de la rue retentiront avec force jusqu’au cœur de l’hémicycle.
Un autre compte bien faire entendre sa voix mais surtout celle des habitantes et des habitants de sa 13e circonscription, c’est Pierre Dharréville, le seul député PCF de Provence. « Les attentes sont immenses mais il y a beaucoup d’espoirs ». L’espoir. C’est finalement ce que partagent presque tous. L’espoir de réussir, de ne pas décevoir, de changer les choses, de briller, de défendre selon ses valeurs, de porter de la meilleure manière la voix du peuple français…
REPERES
Jean-Marc Zulesi intègre la Commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire aux côtés de François-Michel Lambert.Le plus jeune aux côtés du plus expérimenté. Le week-end de séminaire a permis au député de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône d’échanger à propos de la mise en œuvre de nouvelles pratiques politiques, « plus proches des citoyens et d’aborder les prochaines échéances concernant le travail législatif de l’Assemblée nationale », souligne le jeune homme qui s’est vu attribuer la place 649 dans l’hémicycle. Très attaché aux problématiques environnementales, « c’est avec fierté et détermination », qu’il a intégré dès hier la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, où il retrouve François-Michel Lambert. Cette nomination lui permettra d’œuvrer pour les projets de la circonscription qui lui sont chers tels que la problématique des transports, « un enjeu prioritaire et la réhabilitation de l’étang de Berre ». Enjeux dont Jean-Marc Zulesi avait fait ses priorités lors de sa campagne. Il sait que la tâche qui l’attend est immense. « Je serai un député pleinement engagé à ma fonction. J’ai à coeur de pouvoir mettre mes compétences au profit de notre pays ».