C’est dans le QG de campagne de Lydia Frentzel, candidate dans les 15e et 16e arrondissements pour Debout Marseille (EELV), que les écologistes avaient donné rendez-vous aux journalistes vendredi 21 février. Au centre des préoccupations, la pollution au chrome VI dans le quartier Saint-Louis qui remonte à 2013. Une enquête publique menée par la préfecture en janvier et février 2020 s’est achevée le 7 février dernier (lire en dernière page la question écrite du député François-Michel Lambert au ministre de la Santé).
Les candidats sur les listes EELV espèrent alerter sur les dangers du chrome VI et déplore l’inaction des pouvoirs publics face à « ce scandale sanitaire ». «Nous sommes en difficulté sur ce quartier au niveau de la santé publique. Le chrome-VI est très toxique c’est un produit dangereux qui peut avoir des risques très grave pour la santé. On ne sait pas ce qu’il va se passer» explique Lydia Frentzel, candidate Debout Marseille dans le 8e secteur. Elle affirme dans cette vidéo que certains puits sont toujours en fonction alors que la nappe phréatique est polluée. Elle en appelle à des mesures d’urgence de la part de la préfecture et de l’Autorité régionale de santé.
« C’est un cas grave de désinformation des populations, de mauvaise gouvernance et de mise en danger des citoyens »
Sébastien Barles
Les candidats du parti Debout Marseille demandent en outre que les résultats de l’enquête publique achevée le 7 février soient rendus publics et exigent la mise en place d’un protocole d’urgence: une enquête épidémiologique, une information mieux relayée auprès des habitant(es), une surveillance de la pollution maintenue et des études sur les possibilités de dépollution.
« C’est un cas grave de désinformation des populations, de mauvaise gouvernance et de mise en danger des citoyens. L’inaction des pouvoirs publique est une faute grave, cette fuite date de 2013 ! Ce que l’on demande c’est que les résultats de l’enquête publique soient dévoilés rapidement» s’insurge Sébastien Barlès candidat à la mairie de Marseille.
Une demande en urgence d’étude d’impact
Annie Levy-Mozziconacci, médecin généticienne, candidate dans le 1er secteur aux côtés de Sébastien Barlès, présente durant la conférence de presse, estime que cette pollution au chrome VI est plus qu’inquiétante : « C’est un vrai poison, cancérigène et mutagène, il peut altérer l’ADN, donc peut avoir un impact sur la transmission de ces gènes altérer aux enfants. Je demande en urgence une étude d’impact des sols » conclut la candidate.
La question de François-Michel Lambert au ministre de la Santé
Le député écologiste des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert a déposé le 18 février une question écrite auprès du nouveau Ministre de la santé, Olivier Véran pour lui demander d’ordonner une enquête épidémiologique et toxicologique; nous publions ici l’intégralité de sa question.
QE François-Michel Lambert à Madame la Ministre de la transition écologique Déposée le 18 février 2020. Pollution au chrome VI quartier Saint-Louis de Marseille, protection des habitants.
« Monsieur François-Michel Lambert interroge Monsieur le Ministre des solidarités et de la Santé de la transition écologique et solidaire sur la protection des habitants d’une zone de 9000 foyers dans les quartiers Consolat Saint-Louis du nord de Marseille, victime d’une pollution des nappes phréatiques au chrome VI jusqu’à 50 mg/l, soit 500 fois supérieur aux normes réglementaires. Cette pollution très grave pour la santé, le produit étant extrêmement toxique, a été provoquée en 2013 par l’usine Protec Métaux d’Arenc. En 2014 suite à une plainte au pénal de la DREAL l’entreprise est reconnue coupable et condamnée à une amende. Le préfet de région demande alors à la mairie de prendre un arrêté d’interdiction d’usage de l’eau de nappes souterraines. En mars 2019 seulement, la mairie de Marseille réagit et met en place par arrêté un périmètre d’un kilomètre autour de l’usine pour restreindre l’utilisation pour les jardins, les potagers, les piscines de l’eau souterraine, l’eau potable du réseau de ville n’étant pas impactée par la pollution. Selon le principe pollueur-payeur l’usine PMA est alors dans l’obligation de répondre aux nombreuses inquiétudes des habitants. Le 10 janvier 2020 l’Etat engage une enquête publique afin d’interdire tout usage de puits dans un rayon d’un kilomètre autour de l’usine. L’enquête est close depuis le 7 février. Au vu des risques importants pour la santé des populations, des retards dans la réaction des pouvoirs publics et en particulier de la ville de Marseille et de l’inquiétude légitime des habitants, il lui demande si il envisage d’ordonner sur la zone considérée une enquête épidémiologique et toxicologique, tout en relayant dans tous les lieux publics une information transparente des habitants et usagers (exemple des jardins publics) et pas seulement des propriétaires de puits. »