Alors que la France a jusqu’à samedi pour transmettre à Bruxelles son plan sur la qualité de l’air, le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout a présenté mardi 27 mars les différentes actions mises en place pour réduire le pollution atmosphérique sur le territoire. Il va porter une attention toute particulière aux industriels de la zone de Fos-sur-Mer et de l’étang de Berre, parmi les plus polluées d’Europe. L’Etat fait face aux inquiétudes de plus en plus nombreuses de la population alarmée par les études sanitaires qui se multiplient depuis plus d’un an. Conscientes du problème, la préfecture et la Dréal Paca (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) annoncent un durcissement des inspections et des contrôles. Le préfet va prendre d’ici deux mois un nouvel arrêté afin de « mieux définir et caractériser toutes les sources d’émissions diffuses de composés organiques volatils afin de les quantifier par des mesures in situ », précise-t-il. Sur les sites pétrochimiques, les canalisations sont parfois fragiliser par des microfissures qui laissent s’échapper ces polluants. L’étude Scénarii, diligentée par les service de l’Etat, en a notamment identifié trois particulièrement dangereux pour la santé : le dichloroéthane, le butadiène et le benzène. Il compte également améliorer la maîtrise et l’impact des rejets liés au fonctionnement des torches des sites pétrochimiques.
Un plan de 55 actions pour améliorer la qualité de l’air
Plus globalement, le préfet a présenté sa feuille de route relative à la qualité de l’air pour la zone de surveillance métropolitaine. Le 13 mars dernier, il a convié les membres du comité de pilotage du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) afin de valider le contenu de ce document. Au total, il regroupe 55 actions réparties en cinq thèmes : sensibilisation, transports, résidentiel, industrie et déchets verts. Parmi les actions prioritaires, l’État veut soutenir les alternatives à la voiture individuelle, atténuer l’empreinte environnementale de l’activité maritime et portuaire et limiter l’impact du trafic poids-lourds. Toujours chez les industriels, la Carsat (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) a récemment publié un rapport sur les risques de l’exposition aux émissions polluantes pour les salariés de la cokerie d’Arcelor Mittal à Fos-sur-Mer. Pour suivre ce dossier, le préfet annonce qu’elle va créer un groupe d’alerte de la santé au travail dédié. ArcelorMittal a déjà été mis en demeure en décembre dernier par la préfecture de respecter les seuils réglementaires d’émissions de polluants suite à un incident survenu sur ses fours à coke.
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