Une dizaine de compagnies maritime ont reçu un prix du port de Marseille-Fos pour leurs performances environnementales.
Une fois de plus, le grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) tente de verdir son image. « Les armateurs font des efforts considérables pour réduire leur impact environnemental, assure la directrice, Christine Cabau-Woehrel, Il faut davantage mettre en lumière leurs actions ». Le GPMM a récompensé mercredi 27 juin les compagnies les plus respectueuses de l’environnement en leur remettant un Environnemental Ship Index (ESI) award. Pour cette première édition, ils sont dix lauréats : Costa Croisière, MSC Cruise, CMA CGM, Cosco, Fran-Gree, Hapag, K Line, MSC, OOCL et Yang Ming.
Le port de Marseille-Fos au-delà des exigences réglementaires
Initié par les ports du Havre, Brême, Hambourg, Anvers, Amsterdam et Rotterdam, l’ESI est un indice de performance, issu de la charte Wolrd ports climate initiative (WPCI), attribuant un score aux navires, porte-conteneurs et paquebots de croisière, en matière d’émissions atmosphériques (Nox, Sox et CO2). Le port de Marseille-Fos a mis en place ce dispositif l’an dernier et a reçu les premiers résultats. Sachant que le score zéro correspond au strict respect de la réglementation, le GPMM a voulu placé la barre un peu plus haut en ne récompensant que les compagnies qui atteindraient la note de 35, « équivalent à un navire utilisant un branchement à quai », explique Magali Deveze, en charge de l’aménagement et du développement durable au port de Marseille. Pour évaluer la performance d’un navire en escale, les armateurs doivent remplir un formulaire précisant les caractéristiques de la motorisation (puissance, émissions de gaz…), des soutes (provenance, carburant chargé…) et des équipements à bord (scrubber, catalyseur…). Pour éviter les fraudes, des contrôles sont régulièrement effectués et les données fournies à chaque port sont comparées. En 2017, 109 escales ont atteint la fameuse note de 35 à Marseille-Fos. En plus du prix qui leur a été décerné, les compagnies bénéficient d’une prime de réduction des droits de ports allant jusqu’à 10 % du prix de l’escale.
Des branchements à quai pour la Cotunav ?
Cette année, les ferries n’ont pas participé à l’opération car ils se sont concentrés sur la mise en place de leur système de branchement à quai. Pour la Méridionale, tout est opérationnel et Corsica Linea devrait terminer son chantier l’an prochain. Un autre acteur important du transport de passagers, la compagnie tunisienne de navigation (Cotunav), est également en discussion avec le GPMM pour mettre en place un branchement à quai. « Mais le problème, c’est que leur investissement serait unilatéral car de l’autre côté de la Méditerranée, en Afrique, les ports sont loin d’être prêts à mettre en place ce type d’équipements », prévient Magali Deveze. En attendant, le port poursuit ses travaux pour améliorer son impact sur l’environnement. Sur le GNL, il espère pouvoir devenir avitailleur de navires dès l’année prochaine. En vue notamment, l’appel d’offres du groupe Carnival pour l’avitaillement de ces navires au GNL : « On sera prêt pour répondre à leurs besoins », promet Christine Cabau-Woehrel.
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