La section socialiste d’Aix-en-Provence a organisé le 16 janvier 2017 un débat dans le cadre de la primaire de la Belle Alliance Populaire (appelée plus couramment primaire socialiste ou primaire de la gauche). Cet événement a rempli à moitié l’amphithéâtre Bruno Etienne de l’IEP d’Aix, en présence d’élus PS parmi lesquels Edouard Baldo et Jean-David Ciot. Le secrétaire de la section socialiste aixoise, Cyril Di Méo a pris la parole en ouverture du débat «Il nous est apparu important d’avoir une confrontation, une discussion dans le temps de la primaire». Ainsi, François-Michel Lambert représentait Jean-Luc Bennahmias, Guillaume Ricaud-Peretti était là pour Benoît Hamon, Gaëlle Lenfant défendait Arnaud Montebourg, Alain Goléa était l’avocat de François de Rugy, Régis Corréard était présent pour Vincent Peillon. Quant à Sylvia Pinel, elle était représentée par Christian Maraninchi. Et Pierre-Olivier Salles présentait le programme de Manuel Valls.
2 minutes par réponse
Dans un premier temps, les représentants des candidats ont eu deux minutes chacun pour exposer leurs propositions pour réduire le chômage et augmenter le pouvoir d’achat des Français. Revenu universel, emplois verts, CICE, circuits courts, réindustrialisation et transition énergétique ont été abordés par les sept représentants.
Les débatteurs ont ensuite eu une minute et demi ensuite pour exposer plus en profondeur la mesure de leur choix de leur candidat. Le représentant de Manuel Valls s’est posé en défenseur de la sécurité physique des Français. Le délégué de Sylvia Pinel a préféré évoquer l’Europe en crise et la «nécessaire relance de la construction européenne». Les soutiens d’Hamon, Peillon et Montebourg ont ensuite développé tour à tour leurs mesures pour une réforme institutionnelle de la France. Enfin, le porte-parole de François de Rugy a évoqué l’objectif de «100% d’électricité d’origine renouvelable en 2050» avant que le représentant de M. Bennahmias ne s’attarde sur sa proposition de légalisation du cannabis corrélée à un revenu universel pour aider à s’émanciper des trafics.
Revenu universel en débat
Puis vient le temps des questions du public. Dans la salle composée en majorité de militants PS, d’étudiants et de personnes âgées, les représentants de Benoît Hamon et Manuel Valls sont les plus sollicités. «Que pense Manuel Valls du voile par rapport à la laïcité ?» lâche un étudiant à Pierre-Olivier Salles. Mais, le revenu universel s’avère être le sujet qui suscite le plus d’interrogations dans l’amphithéâtre. Guillaume Ricaud-Peretti s’en félicite «c’est la question centrale de la campagne». Mais Régis Corréard, pour Vincent Peillon, ne l’entend pas ce cette oreille. Pour lui cette réforme n’est «ni juste, ni finançable». Cette promesse corrobore à la «malhonnêteté des campagnes électorales», et il ose même ajouter que «la vraie dignité, c’est le travail, c’est pas donner 750 balles par mois à tout le monde».
Altéo s’invite dans la campagne
Une jeune femme dans le public demande l’avis de chaque candidat sur le sujet d’Altéo et principalement au représentant de Manuel Valls, puisque le Premier ministre avait tenu à ce que l’activité de l’entreprise soit maintenue malgré la persistance de rejets d’effluents en Méditerranée.
Pour Pierre-Olivier Salles, le cas doit être observé avec un certain recul. Il ne s’agit pas seulement du cas d’Altéo, mais de la question plus globale de la pollution marine évoquant les situations similaires que posent «la station d’épuration de Marseille et les eaux usées de Cassis». Il faut «aller le plus vite possible dans la minimisation des déchets» avec un «objectif à terme incontournable de zéro déchet en Méditerranée».
A l’opposé, les représentants de Benoit Hamon et de Vincent Peillon se positionnent sur la même ligne que Ségolène Royal et proposent de «tout fermer», ce qui déplaît à François-Michel Lambert (représentant de Jean-Luc Bennahmias et député de la circonscription de Gardanne). Régis Corréard ajoute «Tu as une législative à préparer. Je sais que tu es mal à l’aise entre ton étiquette écologiste et ta position sur les boues rouges». Guillaume Ricaud-Peretti enfonce le clou : «30 ans d’hypocrisie pour sauver 1000 emplois». A cela, le député vert rétorque par l’interrogative «Je vous demande les chiffres de la pollution marine. Et il n’y a pas un seul fonctionnaire d’Etat qui dise la même chose que les politiques» arguant qu’Altéo était «la symbolique d’une défiance».