Le processus de vente de La Provence touche-t-il à sa fin ? Le conseil d’administration du groupe de presse, ex-propiété du groupe Bernard Tapie, devait examiner l’offre de rachat sélectionnée par le liquidateur judiciaire, à savoir celle proposée par Rodolphe Saadé, le président du groupe maritime CMA- CGM.
Sans surprise, les actionnaires représentants Xavier Niel, Anthony Maarek et Anne-Sophie Jahan (Avenir Développement, AD), ont voté contre l’offre de reprise. Mais le président du groupe La Provence, Jean-Christophe Serfati, l’un des cinq membres du conseil d’administration, représentant le groupe GBT, avec Virginie Layani et Stéphane Tapie, a écarté le vote des deux actionnaires d’AD, considérant qu’il y avait « un conflit d’intérêt » rapporte un communiqué des quatre organisations syndicales présentes en tant qu’observateurs au sein du conseil d’administration. Jean-Christophe Serfati a motivé sa décision en faisant référence au rendu de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 7 avril dernier
Selon une source syndicale contactée par Gomet’, Stéphane Tapie, absent de la réunion, avait de son côté donné son pouvoir aux représentants de Xavier Niel mais cette procuration a été jugée irrecevable car les représentants d’Avenir Développement n’ont pas les mêmes actions que les représentants de GBT… Deux votes (M. Serfati et Mme Layani) sur cinq ont donc agréé la proposition de CMA CGM.
Protestion de NJJ, satisfaction de CMA CGM
Dans un communiqué transmis à l’AFP, NJJ (Xavier Niel) estime que la décision de M. Serfati d’écarter le vote de ses représentants est « contraire à la fois au droit et à la réalité des débats, s’assimile à un passage en force qui ne fait que redoubler nos craintes pour la suite. Nous le contestons donc formellement » observe NJJ dans son communiqué, laissant entendre que la holding de participation de Xavier Niel étudiait d’éventuelles poursuites judiciaires.
De son côté, l’armateur CMA CGM, s’est félicité dans un communiqué que son projet ait « obtenu ce jour l’agrément du conseil d’administration du groupe La Provence, ce qui met fin à une attente longue et difficile pour les salariés, dont les représentants souhaitaient » cet agrément.
Le conseil d’administration de La Provence qui avait démarré à 14 heures s’est terminé deux heures plus tard. Quelques slogans hostiles à Xavier Niel ont été inscrits sur le trottoir et un mur en face du siège de La Provence, témoignant de la tension qui règne dans l’entreprise, après de longs mois de procédures administratives et judiciaires. Pas sûr que les événements d’aujourd’hui apaisent les esprits. Même si pour la majorité des représentants des salariés, le vote du conseil d’administration sonne comme une victoire attendue et logique.
Lien utile :
> Le rachat de La Provence dans les archives de Gomet’