Il ne reste que les tribunes en béton et la fameux charpente métallique à laquelle on a donné un « coup de blanc », la rendant plus reconnaissable encore. Ce toit, on l’a posé sur des poteaux provisoires, le temps de reconstruire les murs de la piscine. Plus tard, il sera motorisé pour que le bassin puisse être totalement découvert en été. Tout le reste a été démoli. La piscine Yves Blanc, inaugurée en 1968, ne répondait en effet plus aux normes de sécurité en vigueur. « Nous avons éliminé l’amiante non friable, le plomb présent dans les conduits de cheminée, des contraintes classiques pour de tels bâtiments, explique Thomas Horvilleur, chargé d’opérations à la Métropole. Tout est désormais parfaitement sain. »
Le chantier a démarré en septembre dernier, conduit par Spie Batignolles sud-est, qui s’était déjà vu confier, par le pays d’Aix, la construction du centre aquatique de Venelles, livré l’été dernier. Ici, le grand bassin commence à prendre forme. 50 mètres de longueur, avec la possibilité de le diviser en deux grâce à un mur mobile, afin d’optimiser le fonctionnement de la piscine et offrir des créneaux supplémentaires. « Le bassin olympique pourra accueillir les compétitions internationales et les championnats nationaux, précise Thomas Horvilleur. Une partie du bassin est en surprofondeur, pour la natation synchronisée. » En parallèle du bassin olympique, le bassin d’apprentissage a été agrandi de 8 mètres, mesurant à présent 25 mètres de long. « Nous n’avons que 5 jours de décalage par rapport au planning idéal, souligne Thomas Horvilleur. Nous avons bon espoir d’ouvrir pour la saison estivale 2018, pour les 50 ans de son inauguration ! »
Objectif réduction d’énergie
Originalité juridique : il s’agit du premier marché en réalisation et exploitation / maintenance (REM) signé en France. L’objectif de ce type de contrat rénovation : atteindre des objectifs chiffrés de performance. « L’économie d’énergie est un poste crucial pour ce chantier », affirme Xavier Vergoin, directeur de Spie Batignolles sud-est. Objectif : diminuer la consommation d’énergie de 44%, l’impact carbone de 65% et le ratio litres d’eau par baigneur de 37%. « Nous avons effectué un gros travail d’étanchéité, reprend le directeur. La piscine sera équipée avec des équipements à la pointe : chauffage, centrales de traitement d’air, isolation, installations électriques. Leurs caractéristiques de fonctionnement permettront d’atteindre les performances énergétiques visées par le projet et sur lequel nous nous sommes engagés. »
Le chantier s’inscrit dans le plan Piscines de la Métropole, démarré en 2004, dont l’objectif est de développer l’offre de centres aquatiques nouveaux et la rénovation de piscines existantes sur le territoire. L’enveloppe globale contient près de 65 millions d’euros, dont 15 millions H.T pour la piscine Yves Blanc.
À Marseille, Spie Batignolles sud-est a répondu à l’appel d’offre de la Ville pour la réalisation d’une piscine à Euroméditerranée, à deux pas de la tour CMA-CGM et la rénovation de celle de Luminy pour un budget de 50 millions d’euros (lire nos précédentes informations). « Nous avons déposé un dossier en janvier, avec Espaceo, spécialisé dans l’exploitation de centres aquatiques et filiale du groupe Spie Batignolles », précise Xavier Vergoin. En face, trois autres consortiums menés par Eiffage/Récréa, Vinci et Constructa/Cepac/Caisse des Dépôts. « Spie batignolles est capable de répondre à l’ensemble du cahier des charges de bout en bout : conception, réalisation, exploitation. Cela confère une solidité à notre offre. » Le calendrier compétitif n’a pas été fixé avec précision mais les concurrents espèrent avoir une réponse avant la fin de l’année, pour lancer les travaux en 2018.