Visuel: Florence Klein – Selon une étude menée par l’Alliance for Corporate Transparency, la plupart des entreprises européennes ne communiquent pas de manière très claire sur les questions environnementales et sociétales, malgré leurs obligations. Et les entreprises françaises sont loin d’être les meilleures élèves en la matière…
Les directives européennes, et tout particulièrement la directive 2014/95EU, imposent aux entreprises des règles strictes en matière de reporting non financier, notamment sur les risques sociaux et environnementaux. Et pourtant, selon une étude du projet de recherche Alliance for Corporate Transparency (*), qui réunit des organisations de la société civile et des experts, les entreprises ont encore une belle marge de progrès pour davantage de transparence.
Le projet a étudié une centaine d’entreprises de divers pays de l’Union : Espagne, France, Royaume-Uni, république tchèque, Pologne, Slovénie, Danemark, Finlande et Suède.
Les résultats sont éloquents : « la plupart des entreprises reconnaissent dans leurs rapports l’importance des questions environnementales et sociétales, mais ces informations ne sont généralement pas suffisamment claires en termes d’enjeux concrets, d’objectifs et des principaux clairs », indiquent les auteurs du rapport. Plus précisément, ces informations sont claires dans moins de 50% des cas en ce qui concerne les questions environnementales, et dans moins de 40% des cas pour les questions sociales et de lutte contre la corruption.
Les entreprises françaises, mauvaises élèves
Selon le rapport, à peine la moitié des des entreprises françaises ont décrit des enjeux et objectifs concrets dans leur politique climatique, soit un peu plus que les entreprises britanniques (48 %), mais nettement moins que les entreprises allemandes (62 %), nordiques (67 %) et espagnoles (63 %). Dans le secteur de l’énergie, 45 % des entreprises françaises ont révélé leur stratégie de gestion des risques liés au changement climatique et à la transition vers une économie zéro carbone. Cependant, à peine 14 % d’entre elles ont fait état de leur stratégie à court et à long terme et pour un scénario inférieur à 2 °C.
« Les entreprises françaises affichent le taux le plus élevé de non-communication des risques sociaux », souligne le chercheur Jeroen Veldman de la Cass Business School, qui a participé à cette étude. Selon le rapport, 27 % des entreprises françaises n’ont mentionné aucun risque, alors que la moyenne européenne est de 20 % et que les entreprises allemandes sont à 8 %. En ce qui concerne plus particulièrement les questions relatives aux droits de l’homme, où la France dispose de la législation la plus progressiste au monde (loi française relative au devoir de vigilance), les entreprises françaises ont affiché un taux de publication de leurs engagements et d’analyse des enjeux importants similaire à celui des entreprises dans d’autres pays. Cependant, le nombre de sociétés françaises ayant rendu compte de la gestion de ces enjeux est nettement inférieur. Seules 27 % ont expliqué leurs politiques répondant aux risques identifiés, contre une moyenne européenne de 43 % et de 67 % pour les entreprises nordiques.
(*) L’Alliance for Corporate Transparency réunit des organisations de la société civile et des experts pour promouvoir la transparence des informations non financières dans les rapports annuels des grandes entreprises en Europe.
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