La dernière journée de la Semaine AMU-Entreprises vendredi 17 septembre s’est déroulée à La Coque, nouveau lieu emblématique du numérique d’Aix-Marseille French Tech. Omar Boucelma, professeur des universités en informatique, spécialiste dans le domaine de la gestion de données, dévoile toute la place du numérique dans l’entreprenariat.
Gomet’ : Quelle est la place du numérique dans le lien entre université et entreprises ?
Omar Boucelma : Dans notre société de la connaissance, l’université est appelée à occuper une place centrale. S’agissant de la formation tout au long de la vie par exemple, le numérique peut jouer un grand rôle. Au siècle dernier, on se formait pour un métier qu’on exerçait quasiment jusqu’à la retraite. Aujourd’hui, la société est en perpétuelle mutation et nous devons pouvoir préparer les individus à saisir des opportunités nouvelles. L’objectif à atteindre pourrait être : soit l’on exerce un métier, soit l’on suit une formation. On pourrait aussi s’interroger sur les pratiques collaboratives à inventer pour assurer la transformation des processus métiers de l’université et plus généralement de l’Etat en direction des entreprises.
Quels sont les besoins des entreprises en termes de digitalisation ?
O. B. L’une des tables-rondes de vendredi avaient pour objet le lien entre la formation et l’emploi. Nous nous sommes notamment demandé comment anticiper, par exemple, les besoins en métiers impactés par le numérique. Less entreprises doivent préparer leur transformation numérique, au risque de se faire dépasser et disparaître. C’est le problème de certains secteurs de l’industrie ou du tertiaire qui se sont fait doubler par des entreprises plus récentes, qui ont construit leur offre à l’aide du numérique. Citons les métiers de l’hôtellerie avec la plateforme AirBnb, qui propose des millions de chambres d’hôtel alors qu’elle n’en possède aucune. Ou encore les taxis avec Uber.
Comment les entreprises traditionnelles doivent-elles réagir ?
O. B. Elles doivent bien sûr anticiper. Mais elles peuvent aussi veiller à conserver de manière exclusive une partie de la chaîne de valeur de leurs processus métiers : cette partie, qui ne peut donc pas être captée par les entreprises numériques , confère aux traditionnelles un avantage compétitif. Les Mooc, ces formations en ligne, n’ont pas disparaître fermer les universités ou les écoles, qui proposent d’autres services.
Quel rôle peut jouer l’université dans la transformation digitale des entreprises ?
O. B. L’université est un acteur de la transformation digitale à travers la formation au numérique mais aussi dans toutes les autres disciplines qui utilisent le numérique. Les travaux de recherche et développement, menés en partenariat avec les entreprises, peuvent aboutir à des produits ou des procédés nouveaux. Les résultats de ces travaux irriguent donc de façon continue le monde de l’économie. Le dispositif Cifre par exemple, permet à l’entreprise de bénéficier d’une aide financière pour recruter un jeune doctorant dont les travaux de recherche, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d’une thèse. Mais il ne faut pas oublier que l’université doit elle aussi accélérer sa transformation digitale : au même titre que bon nombre d’entreprises, elle n’a pas effectué sa mue complète.
Pourquoi avoir choisi de placer cette journée dédie au numérique au sein de La Coque ?
O. B. Au cœur du quartier d’affaires de Marseille qu’est la Joliette, placer cette journée dédiée au numérique au sein de La Coque, le nouveau showroom pour les start-up de l’industrie du numérique m’a paru évident et opportun.