Après la publication de très mauvais résultats au premier semestre 2019, ArcelorMittal annonce de nouvelles mesures de chômage partiel pour l’usine de Fos-sur-Mer. Les salariés ont appris la nouvelle lors d’un comité social économique dans la matinée du 27 août. « Cette mesure concernera le personnel de jour (y compris l’encadrement) et sera mise en application à compter de septembre dans le contexte économique particulier que nous traversons depuis plusieurs mois : baisse de la demande, concurrence accrue causée par des importations à bas prix venues de pays non soumis à des contraintes de coût de CO2 », explique la direction dans la note communiquée en interne.
Ces mesures vont donc concerner les 1 400 personnes qui travaillent de jour sur le site, sur un total de 2 600 employés, avec un maximum de 2 jours de chômage maximum par mois et par personne. « Elle sera mise en œuvre en fonction des possibilités de chaque service », précise le groupe. Et d’ajouter : « tout est mis en œuvre pour limiter l’impact de ces efforts supplémentaires sur notre personnel, déjà mobilisé pour nous aider à améliorer la situation de l’entreprise. Nous souhaitons maintenir notre marche à deux hauts-fourneaux et continuer à préparer l’avenir ».
La CGT dénonce une mesure plus « politique » qu’économique
« Ce n’est pas vraiment une surprise, avoue à Gomet’ Sandy Poletto, responsable CGT chez ArcelorMittal à Fos. La direction met en avant la baisse des marges mais ce que l’on comprend mal, c’est que pendant que les équipes de jours sont mises au chômage, on demande aux autres de faire des heures supplémentaires et on continue de recruter des intérimaires », se questionne-t-il. Un autre argument avancé par la direction d’ArcelorMittal pour justifier le recours au chômage partiel est le poids des taxes sur le CO2 qui augmenteront en 2020. « Pour l’instant, elles ne pèsent pas sur le résultat. Selon moi, cette décision est surtout politique, un moyen de faire pression sur les gouvernements et la commission européenne », estime le responsable syndical. Dans le programme présenté aux salariés, le chômage partiel permettrait de réaliser environ 800 000 euros d’économies sur un besoin total estimé à 25 millions d’euros par la direction. « Mittal fait financer la baisse de ses marges sur l’acier avec l’argent des contribuables », dénonce la CGT sur les réseaux sociaux. Face à ce nouveau coup dur, les syndicats se préparent à lancer de nouvelles actions de contestation dans les jours qui viennent.
ArcelorMittal accusent de grosses pertes au deuxième trimestre
Fin juillet, ArcelorMittal a présenté des résultats très inquiétants avec une perte nette de 447 millions de dollars au deuxième trimestre, contre un bénéfice net de 1,87 milliard de dollars un an plus tôt. L’aciériste a aussi fait état d’une perte opérationnelle de 158 millions de dollars, contre un bénéfice opérationnel de 2,36 milliards de dollars au deuxième trimestre 2018. « La conjoncture au premier semestre 2019 a été très difficile. La rentabilité de nos activités acier a souffert en raison de la baisse des prix de vente de l’acier combinée à une hausse du coût des matières premières », a expliqué Lakshmi Mittal, le P-dg d’ArcelorMittal dans un communiqué. Le groupe s’attend à une baisse de la demande d’acier en Europe comprise entre 1% et 2% en Europe pour l’année 2019.
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