Le hub d’innovation émergentes entre l’Afrique et l’Europe, Emerging Valley, aura lieu le 14 décembre au Palais du Pharo. Son président, Samir Abdelkrim, revient sur les enjeux de biodiversité en Méditerranée.
Face à la multiplication des aléas climatiques et sanitaires, l’engagement pour la biodiversité est devenu crucial. Plus que jamais, décideurs et acteurs locaux comme internationaux cherchent comment préserver l’environnement. Cette mobilisation rencontre un écho au plus haut niveau, puisqu’elle était à la une du One Planet Summit, organisé à l’Élysée le 11 janvier 2021, et a constitué l’ADN du Congrès mondial de la Nature, à Marseille en septembre 2021.
Emerging Valley a fait de la biodiversité l’une de ses transversales depuis sa création et s’inscrit dans la continuité des réflexions qui ont émergé lors de ces deux grands temps forts en associant acteurs européens et africains. Des solutions émergent peu à peu entre nos deux continents, s’appuyant sur la technologie pour des effets démultiplicateurs : intelligence artificielle, télédétection, applications mobiles, drones ou la blockchain.
En complément de ces outils digitaux, des mécanismes plus ou moins formels sont mis en place. On pense notamment aux aires protégées définies par l’Elysée comme « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature. » Leur multiplication à travers l’Europe et l’Afrique montre que cette dynamique est bien globale. Dans un récent rapport de l’IUCN, sur les dix pays constituant la région d’Afrique centrale, 800 000 km2 appartiennent désormais à des aires protégées, soit l’équivalent de deux fois la superficie du Cameroun. En vingt ans, le nombre et la surface des aires protégées ont tout simplement doublé ! D’ailleurs, la communauté internationale a récemment atteint les objectifs fixés lors de la Convention pour la Diversité Biologique d’octobre 2010 : protéger au moins 17 % des terres et des eaux intérieures, et 10% du milieu marin. À ce jour, 22,5 millions de km2 (16,64%) d’écosystèmes terrestres et d’eaux intérieures et 28,1 millions de km2 (7,74%) d’eaux côtières et d’océans se trouvent dans des zones protégées et conservées, soit une augmentation de plus de 21 millions de km2 (42% de la couverture actuelle) depuis 2010.
« La protection de la biodiversité ne doit pas évincer le développement des territoires »
Pourtant, des défis restent à relever : identifier le territoire cible, respecter des ententes internationales en matière de diversité biologique, dialoguer avec les populations locales … Car la protection de la biodiversité ne doit pas évincer le développement des territoires. Faut-il privilégier des considérations biologiques et bioéthiques au détriment d’un travail avec les populations ?
Là encore, le recours aux technologies parait salvateur : application de gestion collaborative, de sensibilisation, cartographie en temps réel des espaces et analyse exhaustive des interactions entre homme et nature, usage de drones et de leurs images, de procédés innovants de collecte de données, etc. Bien que ces technologies soient intégrées dans de nombreuses activités, elles restent absentes de ces mécanismes de conservation de la biodiversité, prochain défi majeur que le monde doit relever d’ici 2030.
Pourquoi de telles lacunes persistent-elles alors que la technologie pourrait les prévenir ? Comment suivre le rythme rapide des innovations et les utiliser au profit de la conservation, de la résilience et de la durabilité ? Quelles leçons pouvons-nous tirer du passé et quelles sont les « nouvelles frontières » à explorer ? Comment miser sur les innovations basées sur la nature pour régénérer la biodiversité et les espaces naturels ? Autant de questions abordées lors d’un lab et d’une plénière tous les deux dédiés à la biodiversité et organisés en partenariat avec le Département des Bouches du Rhône durant d’EMERGING Valley, les 13 et 14 décembre 2021, dans le cadre inspirant du Palais du Pharo, ainsi qu’en digital.
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