Un lab d’intelligence collective s’est tenu en amont de la conférence sur la « Biodiversité 2.0 Europe-Afrique » portée par Emerging Valley le 7 avril. L’événement qui crée des liens entre l’Afrique et l’Europe, est orchestré par Samir Abdelkrim depuis 2017 et ne cesse de grandir. A la suite de ce laboratoire, quatre priorités ont été énoncées par Didier Réault, le vice-président du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et président du Parc National des Calanques. A ses côtés, Particia Ricard, présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard et Jean-Marc Philip, président d’Oshun et directeur ingénierie de la Société du Canal de Provence, ont également transmis différentes recettes pour protéger la biodiversité provençale. Sarah Toumi, membre du Conseil Présidentiel pour l’Afrique, Ange Frederick Balma, fondateur de Sinilux, et Valérie-Noëlle Kodjo Diop, directrice Innovation Afrique, Méditerranée et Outre-Mer de la Société Générale, ont également apporté leur vision plus globale des liens existants et à imaginer entre l’Afrique et l’Europe.
Un patrimoine provençal à préserver
« La Provence est constituée de 30% d’espaces naturels sensibles » déclare Didier Réault. Fort de son Parc national des calanques, de ses trois parcs régionaux, de son Étang de Berre et de sa façade côtière, le territoire recèle d’une riche biodiversité, motrice de l’économie et du bien-être des habitants. En revanche, cette nature est menacée et doit être préservée : les calanques comptent près de trois millions de visiteurs par an, chiffre en constante augmentation.
Malgré ses constats, Didier Réault ajoute que la mer Méditerranée peut devenir un terrain d’apprentissage par la data « puisqu’elle représente 1% de l’espace terrestre et 17 000 espèces ». Cette concentration d’espèces marines dans un petit espace peut permettre un accès à la donnée pour relever l’état des espèces présentes, puis mieux identifier pour agir en conséquence.
En ce sens, Patricia Ricard, qui a récemment participé au grand débat de Gomet’ consacré au biomimétisme, précise que « la Méditerranée est un laboratoire du lien homme-mer ». Même s’il souffre de l’entropie, elle évoque la suite avec optimisme : « tout le monde commence à voir où est sa place ». La nature n’est plus vue comme une contrainte puisque « nous comprenons enfin que l’économie et le vivant sont liés ». En effet, la biodiversité est un support fondamental de l’économie. En Tunisie par exemple, la pêche représente « 13% du PIB » admet Sarah Toumi, qui poursuite « la pêche repose sur la ressource en poisson, elle est donc dépendante de la préservation de la biodiversité ». De fait, si on ne préserve pas la biodiversité, l’économie s’écroulera. Pour Patricia Ricard : « c’est l’économie qui va réparer la nature ».