Les 34,3 millions d’euros dont la Région Paca se retrouve privée, restent pour Renaud Muselier un coup dur. Fin septembre, il claquait la porte de la conférence territoriale après cette annonce, d’autant plus difficile à avaler que le budget doit être présenté le 15 décembre prochain. Pas de changement de cap néanmoins pour le président de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, avec un « retour à nos compétences premières ».
« Etre une vitrine des accords sur le climat »
Comme il le répète depuis qu’il a pris la tête de l’institution, la Région ne sera « plus un tiroir caisse ». Et pour le premier budget (fixé à 2,4 milliards) de sa présidence, Renaud Muselier entend marquer cette « volonté politique ». Une ligne de conduite qui s’articule autour de trois axes : autorité, écoute et proximité, « avec des résultats sur trois ans et une vision sur 20 ans. » Dans cette optique, Renaud Muselier entend mettre un coup d’accélérateur dans le domaine de la croissance et l’énergie verte, pour que la région devienne « une référence, une vitrine des accords de Paris sur le climat, avec 20% de part du budget pour y parvenir, soit 650 millions d’euros, et 850 millions à la fin du mandat, soit un tiers du budget. Je ne ferai pas de l’écologie punitive comme Anne Hidalgo, je suis dans l’anticipation ».
Création d’une garde régionale
Autre domaine pour lequel la Région va investir : la sécurité. Si elle reste une compétence régalienne, la Région entend la renforcer sur son territoire, à commencer par la gare Saint-Charles, avec un raccordement des caméras du centre de supervision urbain au réseau de caméras de la police nationale. « Ce n’était pas le cas jusqu’à présent car la Ville et le Département n’ont pas payé. J’ai dit je paye pour tout le monde, après on verra comment je récupère », a souligné Renaud Muselier.
1 300 caméras vont être installées dans les gares et les trains, avec la généralisation de l’expérimentation de la vidéo-protection intelligente avec reconnaissance faciale, la construction de deux centres de supervisions urbains. Nouveauté : la création d’une garde régionale de 200 personnes, armées et qui auront la même autorité que la police. « Ils seront formés et encadrés par la police, mais c’est la Région qui paye ». La garde régionale sera positionnée en des points stratégiques, principalement autour des gares et des trains, des lycées et des parcs régionaux.
La ligne nouvelle Provence-Côte-d’Azur « se fera »
Autre volet : les transports. La Région revendique la paternité du pass unique des transports, présenté, jeudi 19 octobre, en conseil métropolitain. « Le pass Région Métropole Aix-Marseille », insiste le président de Paca. Un dispositif qui s’étendra ensuite aux autres métropoles Nice-Côte d’Azur en 2018, Toulon en 2019 et le Grand-Avignon en 2020.
Dans ce domaine toujours, le bras de fer engagé avec la SNCF se poursuit. S’il ne se dit pas favorable à la privatisation, « ce n’est pas mon intérêt », Renaud Muselier n’entend pas rester le dernier de la classe avec « 20% des trains en retard, 10% de trains annulés… Je veux juste que le service soit bien fait ». La solution reste de stimuler la compétition. Il espère ainsi que le gouvernement ouvre dès 2019 le marché à la concurrence des TER (initialement prévue 2023), d’autant qu’elle nécessite une inscription dans la loi 2018.
Toujours côté transports, qu’en est-il de la Ligne Nouvelle TGV Provence-Alpes-Côte d’Azur ? « On va la faire. Je ne fermerai aucune gare, ni ne supprimerai aucun train », assure-t-il pour faire taire des rumeurs et malgré les réserves émises par la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Le projet de ligne nouvelle est aujourd’hui bloqué faute de crédits suffisants pour poursuivre les études d’ici à la fin de l’année. Elisabeth Borne, s’est toutefois engagée à débloquer les crédits nécessaires d’ici fin 2017. Un autre sujet sera abordé lors de cette séance plénière : la Villa Méditerranée, qui va fermer ses portes à la fin de l’année. L’édifice trop coûteux devrait accueillir « d’ici à deux ans » une réplique de la Grotte Cosquer.