« Si les enfants sont sensibles au fait d’être récompensés lorsqu’ils trient les déchets, il est fort probable que les adultes le soient aussi s’ils voient dans cette démarche citoyenne un véritable intérêt. » Marseille Provence présidée par le député des Bouches-du-Rhône Guy Teissier a fait ce pari depuis quelques mois, en s’associant à la start-up Terradona (installée à Aix et Gardanne). L’application « Cliink » est ainsi testée depuis six mois sur plusieurs points d’apport volontaire. Le fonctionnement est simple et ludique : chaque bouteille en verre rapportée déclenche un capteur sonore placé à l’entrée du conteneur. Associé à l’application téléchargée sur votre smartphone, il permet de gagner des bons de réduction cumulés dans les commerces de proximité.
Une expérimentation a été conduite sur le premier semestre 2016 dans des quartiers socialement très différents : Septèmes-les-Vallons, Châteauneuf-les-Martigues et dans le 9ème arrondissement de Marseille, au Baou de Sormiou. « L’objectif est d’encourager le tri du verre, que ce soit dans des quartiers pavillonnaires ou dans des quartiers prioritaires en offrant des bons d’achats dans les commerces de proximité, au prorata des bouteilles en verre déposées dans les points d’apport volontaires (Pav) » souligne Marseille Provence.
Ce que permet l’application « cliink »
Une solution technique développée par la start-up Terradona permet, par une application baptisée « cliiink » téléchargeable sur smartphone :
> d’identifier un conteneur (Point d’apport volontaire, Pav) équipé,
> d’être identifié par un capteur devant le Pav,
> de cumuler des points « cadeaux » en fonction du nombre d’objets triés apportés au PAV,
> d’échanger ces points contre des bons d’achat auprès de commerçants partenaires.
Les premiers résultats sont au rendez-vous. « Sur les trois zones, le tri du verre a ainsi progressé de 20% en moyenne par rapport à l’an dernier. La progression est d’autant plus spectaculaire sur les territoires qui n’ont pas de culture de tri » se félicite la collectivité. Autre bienfait de la solution de Terradona selon Marseille Provence, « la création d’un lien entre les habitants et le commerce de proximité. » Une soixantaine de grandes surfaces, magasins bio, coiffeurs, bouchers et autres ont signé le partenariat soulignent les promoteurs de « Cliink ». « Les réductions ou bons d’achats cumulés par les habitants de ces territoires ont permis de drainer une nouvelle clientèle dans les commerces partenaires. » Le service a été présenté au Premier ministre Manuel Valls en septembre dernier lors de sa visite à Euroméditerranée.
De quoi inciter Guy Teissier et ses équipes à prolonger le test jusqu’en juin 2017, en élargissant le service aux autres emballages et afin de disposer « d’un bilan plus complet ». Le dispositif pourrait être ensuite déployé progressivement sur l’ensemble du territoire Marseille Provence et sur celui de la Métropole.
Coût du procédé : Le coût net, pour 9 mois, est évalué pour le Conseil de Territoire Marseille Provence à 80 000 euros, commettent du soutien d’Eco-emballages à cette opération, pour 100 000 euros (soit un coût global de l’opération s’élevant à 180 000 euros).
L’évolution mitigée du tri des déchets de 2013 à 2015
Ces chiffres, qui peuvent paraître à première vue mitigés, font ressortir 3 points selon Marseille Provence :
> « l’importance de privilégier les points d’apport volontaire (PAV) par rapport au porte à porte qui ne touche que la moitié de la population marseillaise,
> la diminution des emballages durant cette période de crise économique (baisse de la consommation) et celle du papier (remplacé par le numérique) constatée sur le territoire, ce qui ne veut pas dire que la population trie moins,
> une réelle amélioration au niveau du recyclage du verre liée à des opérations de sensibilisation de la population et à une expérimentation menée avec l’association Terradona (le « cliiink ! ») »