Le Conseil Régional a adopté lundi 14 septembre un premier fond d’urgence de 3 millions d’euros, pour aider à réduire la crise migratoire qui ravage le bassin méditerranéen. C’est la première assemblée régionale à siéger ainsi en France pour porter secours aux réfugiés qui fuient la guerre, la mort, la ruine, la misère, les persécutions et le désespoir.
Il s’agit en priorité de sauver, d’accueillir et de soigner ceux qui ont fui, et sollicitent l’asile. Une démarche logique pour un élu qui s’est exprimé à ce sujet : « quand quelqu’un se noie, on ne lui demande ni ses papiers, ni sa religion ou sa carte bancaire… D’abord on l’aide et on lui tend la main ». Ensuite il s’agira de favoriser leur accompagnement social, soutenir l’apprentissage du français et, éventuellement, la poursuite d’études et de qualification. Les recteurs des académies de la région sont présents et en alerte. Il en va de même pour nombre d’associations et mouvements humanitaires ou caritatifs.
Priorité à l’hébergement
Seconde priorité, l’hébergement. Ici la région s’appuie sur le réseau des villes refuges ou solidaires. Forcalquier, par exemple, offre trois appartements immédiatement disponibles, la solidarité locale permettant même de les meubler. Après l’ouverture estivale de l’internat du lycée Paul Valéry de Menton, le centre international de Valbonne reçoit les migrants mineur. S’il le faut, la base aérienne de Roquebrune logera ces réfugiés. Avignon active le Cada (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile). Des bourses de vie aux étudiants en exil peuvent encore être attribuées. Les élus alpins, azuréens et provençaux veulent ainsi tout mettre en oeuvre pour aider « ceux qui ont été contraints d’abandonner leur terre natale afin de sauver leur vie et celle de leurs enfants ». A cette fin, l’Union européenne est priée de débloquer les crédits de solidarité non affectés. Polémique entre gauche et droite. Quand la dernière dit que cet argent n’existe pas, Vauzelle et sa majorité assurent le contraire.
Une ambition commune au nord et au sud
Seule la gauche, écologistes compris, aura approuvé cette démarche. L’opposition s’est abstenue en insistant sur le besoin de réformer le droit d’asile. Et la présidence régionale de rétorquer que ce droit multi-séculaire figure dans l’article 53 de la constitution de la République. Les conseillers FN ont, quant à eux, quitté l’hémicycle au moment du vote. Ces deniers avaient formulé lors du débat des observations contradictoires. Il pourrait, selon eux, y avoir des infiltrés de Daesh (Etat islamique) dans les hordes approchant l’Europe.
Pour permettre d’enrayer ce processus migratoire aléatoire, l’actuelle direction de la Région Paca souhaite enfin que le nord riche de la Méditerranée aide concrètement le sud, et plus globalement l’Afrique et le Moyen-Orient, pour que la paix, la sécurité économique et le développement deviennent des ambitions partagées sur toutes les rives de notre lac commun.
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