C’est une décision de justice dont l’issue était attendue par les éleveurs du département. Finalement, le tribunal de commerce de Tarascon a validé le 11 octobre dernier le plan de redressement de l’abattoir de Tarascon porté par Alazard & Roux, pour le plus grand soulagement de la filière taurine camarguaise. En effet, le maintien de l’activité de l’abattoir était indispensable pour que les manades (ndlr : en Provence, désigne un troupeau) du Pays d’Arles puissent continuer à recevoir l’AOP taureau de Camargue.
C’est désormais chose faite, alors que la société avait été placée en redressement judiciaire en avril 2018, plombée par une dette de 4,7 millions d’euros. Or pour recevoir le précieux AOP, les bêtes doivent être obligatoirement abattues sur le territoire délimité dans le cadre de l’appellation. Or l’abattoir de Tarascon étant le seul équipement de ce type dans tout le département des Bouches-du-Rhône, sa fermeture aurait eu des répercussions très négatives pour toute la filière.
Le Département et l’agglo d’Arles à la rescousse
Un dossier suffisamment sensible pour que les collectivités se mobilisent. Faisant front commun, le Département des Bouches-du-Rhône et la Communauté d’agglomération Arles-Crau-Camargues (ACCM) ont respectivement mis sur la table 3 et 0,6 millions d’euros dans une opération immobilière d’acquisition du site, bouclée en avril 2019. Maintenant que le plan de redressement a été entériné par le tribunal, une nouvelle gestion devrait voir le jour. A l’heure actuelle, selon des informations rapportées par le journal La Provence dans son édition arlésienne du lundi 4 novembre, c’est l’option d’une Société d’intérêt collectif agricole (Sica) qui tiendrait la corde.
Cité, par ce même journal, Patrick Levêque, président de la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, explique que : « cette structure va regrouper l’ensemble des acteurs de la filière, des éleveurs aux metteurs en marché ». Un abattoir géré par les éleveurs eux-mêmes, une gouvernance inédite qui nécessitera « la mobilisation de l’ensemble de la filière » selon M. Levêque, qui prévient d’ores et déjà : « il y aura des investissements à faire pour moderniser cet outil ». Un élément qui sera probablement l’une des clés de sa pérennité.
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