La nouvelle présidente de la Métropole, Martine Vassal, est venue faire une petite visite de la centrale de géothermie marine Thassalia ce mercredi 24 octobre. Elle a pu découvrir de ses yeux la technologie imaginée par Engie qui utilise 70 % d’énergies renouvelables, 25 % d’électricité et 5 % de gaz. « Cela nous permet d’offrir à nos clients une énergie moins dépendante de la fluctuation des prix de l’électricité et du gaz », explique Patrick Berardi, le directeur de Thassalia. Sensible à ces arguments et aux vertus de l’utilisation d’une ressource naturelle, l’eau de mer, la présidente de la Métropole a décidé de soutenir le groupe Engie dans son initiative. Déjà, l’institution avait financé la réalisation de cet équipement avec un apport de 250 000 euros.
Aujourd’hui, elle renforce son appui avec une convention de partenariat pour aider Thassalia à déployer davantage son réseau à Marseille. « Concrètement, cela nous permettra de travailler en meilleure intelligence entre nos services respectifs. La Métropole partagera ses données, nous informera des différents chantiers en cours… Nous devons installer de très gros tuyaux à une profondeur de 7 mètres dans le sol. C’est parfois très compliqué car on ne tombe jamais sur ce que nous disent les plans », explique Patrick Berardi. Le réseau actuel de Thassalia court sur 3 kilomètres sur le périmètre d’Euroméditerranée mais il est appelé à rapidement s’étendre, notamment vers le centre-ville.
Le Conseil régional sera raccordé en 2021
Un an et demi après sa mise en service, la centrale Thassalia alimente une douzaine de bâtiment dont les Docks, la tour la Marseillaise ou encore l’hôtel Golden Tulip. L’année prochaine, ce sera au tour du Castel, du futur multiplexe ou encore des bâtiments Floréal et Hermione d’être raccordés. Engie ne cesse de discuter avec les grands acteurs d’Euroméditerranée pour les convaincre de choisir Thassalia pour s’alimenter en chaud et froid. Parmi les prospects les plus chauds, les terrasses du Port, la Poste Colbert en travaux ou encore Constructa pour ses futurs tours « La porte Bleue » et la « H99 » avec qui il a déjà signé une convention.
Côté institution, il a convaincu le Conseil Régional qui doit raccordé son siège de la porte d’Aix au réseau en 2021. Interrogée sur la possibilité de choisir Thassalia pour le bâtiment du Département sur les quais d’Arenc, Martine Vassal répond qu’« une procédure d’appel d’offres est en cours et aboutira au premier trimestre 2019 ». Pour remonter vers Jules Guesde et le conseil régional, Engie va devoir étendre son réseau. « Pour l’instant, nous sommes à la Major. On va devoir remonter le boulevard des Dames », explique Patrick Berardi. Il ne compte pas s’arrêter à la porte d’Aix et lorgne sur le bas de la rue de la République, Belsunce et le secteur Bourse.
Des zones densément peuplées
« Nous ciblons des zones très densément peuplées et nous irons vers le centre-ville plutpot que sur Euromed 2 », avance le directeur de Thassalia. D’ici trois ans, il compte étendre son réseau de 1,5 kilomètre de tuyaux supplémentaires pour adresser des bâtiments comme le Centre Bourse, le World Trade Center Marseille Provence ou encore la Chambre de commerce. « On peut aller encore plus loin, il n’y a pas vraiment de limites si ce n’est la puissance de la centrale. Si on veut se développer, il faudra à terme en construire une autre », déclare Patrick Berardi. « A Paris, c’est plus d’une dizaine de centrales du même type qui alimente un réseau de 400 km », ajoute-t-il. Pour l’instant, Thassalia a encore du potentiel. La centrale n’emploie que deux personnes à temps plein, un chiffre qui montera à 6 ou 7 en 2022.