Istres, situé entre l’étang de Berre et le complexe industrialo-portuaire de Fos compte 43 000 habitants. L’élection municipale est polarisée à l’extrême autour du maire sortant François Bernardini. L’actuel maire d’Istres remet son fauteuil en jeu pour la troisième fois, après 2008 et 2014.
L’ancien baron du PS local a, au fil des années, évolué politiquement, apportant successivement son soutien à Jean-Claude Gaudin puis Martine Vassal à la Métropole. Malgré ses démêlés judiciaires, qui ont marqué une partie de sa vie politique, celui qui est aussi président d’Istres Ouest Provence semble toujours disposer d’une solide assise locale à Istres, avec le soutien du Parti communiste, de la France insoumise, et de certains Républicains comme sa colistière Suzelle Ayot.
En 2014, il avait survolé l’élection, obtenant consécutivement 40,1% et 44 % au premier et second tour, dans lequel il était opposé au FN, à l’UMP et à une liste DVG dans le cadre d’une quadrangulaire. Ainsi cette année encore, avec sa liste « Nous sommes Istres », François Bernardini sera l’homme à faire tomber dans cette élection.
Thierry Blanc (LREM) et Michel Caillat (EELV), anciens de la majorité
A bien y regarder, deux forces politiques nouvelles ont émergé à Istres lors de l’élection européenne de 2019. Il s’agit des écologistes d’EELV (11,2 % des voix) et de LREM (15,3 %), arrivés toutefois très loin derrière le RN (34,5 %). En 2017, Emmanuel Macron avait déjà récolté 17 % des votes istréens, alors que la candidature PS de Benoît Hamon n’y dépassait pas les 4,3 %. Toutefois, dans l’élection municipale de 2020, pour nouveaux qu’ils soient dans le paysage politique local, EELV et LREM seront emmenées par des personnalités aguerries de la politique istréenne.
Thierry Blanc est de la liste « Faire respirer Istres » soutenue par LREM, Génération écologie, Urgence écologie et Agir. Rugbyman, il est cadre territorial, ancien chargé de mission aux sports auprès du directeur général des services de la Ville d’Istres, sommé de démissionner après l’annonce de sa candidature. Une candidature qualifiée « d’insupportable » par François Bernardini dans La Provence, pour qui cette décision est « difficile à comprendre tant les années passées à mes côtés, aussi bien au SAN qu’en Mairie, n’ont jamais laissé apparaître une quelconque opposition, bien au contraire ».
Pour EELV, la tête de liste est Michel Caillat, qui fut maire PS de 2002 à 2006, dans l’intervalle pendant lequel François Bernardini était frappé d’inéligibilité. Elu PS d’Istres pendant 25 ans, fraîchement encarté chez les Verts, il conduit la première candidature écologiste dans la ville depuis 1989. Celui qui participa de longue date à la majorité municipale souhaite désormais faire de la lutte contre le bétonnage et de la construction de 1000 jardins partagés ses chevaux de bataille. Le candidat Caillat entend donc surfer sur le bon score réalisé par EELV lors des dernières européennes.
Robin Pretot (LR) le nouveau visage
Finalement, s’il y bien un nouveau visage dans cette campagne municipale d’Istres, il faut le chercher du côté de LR. Robin Prétot, 30 ans, et élu d’opposition depuis 2014, sera en effet la tête de liste des Républicains. Celui qui exerce en tant que chef de projet à la direction du protocole de la Région Sud tentera de faire progresser l’adhésion à son parti sur une terre qui ne lui est traditionnellement pas acquise. Lors des municipales de 2014, la liste UMP conduite par Michel Leban avait obtenu 16,6 % des voix au premier tour, avant de régresser de cinq points au second tour (11,4 % des voix).
Et comme en 2014, le RN devrait encore constituer la candidature la plus menaçante pour le maire sortant François Bernardini. Crédité de 33,4 % des voix au second tour des dernières municipales, le parti a maintenu ces bons scores à Istres lors des scrutins présidentiel (33,4 % de votes pour Marine Le Pen au premier tour, 50,5 % au second tour) et européen (34,5 % des voix). Cette année, le parti d’extrême-droite sera emmené par Rose Criado, conseillère municipale d’opposition et fonctionnaire à la sous-préfecture d’Istres. Le RN semble néanmoins faire face dans la commune comme dans beaucoup d’autres à un plafond de verre électoral.
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