Le Printemps Marseillais a tenu un point presse ce jeudi 12 mars devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, en sortant d’une réunion avec le préfet. Les huit têtes de liste des secteurs de Marseille étaient présentes pour faire un compte rendu de cette réunion, au cours de laquelle a été abordée notamment la question des risques de fraude dans les bureaux de vote, ainsi que celle du pouvoir de procuration conféré aux directeurs d’Ehpad. Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter d’éventuelles pratiques frauduleuses qui viendraient entacher le scrutin et des dérives dans la campagne des municipales.
Le Printemps Marseillais souhaite « la présence d’officiers de police nationale dans les bureaux de vote »
Benoît Payan, second sur la liste du 6-8 avec Michèle Rubirola, se remémore les fraudes survenues dans les bureaux de vote aux précédents scrutins : du « bourrage des urnes » à une présidence des bureaux de vote au processus « opaque », le représentant du PS, tête de liste du Printemps marseillais dans le 2e secteur (2e et 3e arr.) se dit « très inquiet sur la tenue du scrutin dans certains arrondissements ». Pour se prémunir de tout risque de fraude lors de l’élection, le parti de Michèle Rubirola a d’ores et déjà prévu de déployer environ 150 assesseurs dans les bureaux de vote « le but étant d’en avoir plus d’un dans chaque bureau ». Le Printemps a en outre demandé la présence de l’ouverture à la fermeture de la police nationale devant certain bureaux de vote.
A quelques jours du scrutin, les tensions sont vives entre les différents candidats, qui pointent du doigt une campagne « déloyale » sur laquelle « l’Etat ne peut pas fermer les yeux, alors qu’il est maintenant informé », précise Benoît Payan.
Depuis quelques jours, le Printemps Marseillais, ainsi que d’autres listes, déplorent un manque de débat démocratique dans la campagne et des pratiques enfreignant le code électoral. Sont ainsi dénoncés par le Printemps Marseillais : le « non respect de l’affichage réglementaire, l’affichage et des tracts diffamants anonymes, des militants bousculés, des candidats insultés, des pratiques qui pourraient faire l’objet des poursuites judiciaires. »
Même dénonciation du côté de La République en marche. La tête de liste d’Yvon Berland dans le 8e secteur, le député Saïd Ahamada, interpelle également le préfet pour « éviter la fraude massive » dans les 15e et 16e arrondissements : «mes équipes ont subi de nombreuses intimidations et menaces», rapporte-t-il.
[COMMUNIQUÉ] J’ai décidé d’interpeller le préfet des Bouches-du-Rhône afin d’éviter toute fraude massive dans les bureaux de vote dimanche dans les 15e & 16e arr. ! Les habitants de nos quartiers méritent une élection sincère et transparente 👇 #Marseille #Municipales2020 pic.twitter.com/HP1kSui4xZ
— Saïd Ahamada (@saidahamada) March 12, 2020
Procuration dans les Ehpad pour les municipales : « nous allons écrire aux autorités judiciaires »
Concernant la possibilité de déléguer aux directeurs d’Ehpad une procuration en raison de la crise au coronavirus qui confine les personnes âgées, le préfet de Région Pierre Dartout s’était exprimé la veille disant que cette disposition « respectait le code électoral ». Du côté du Printemps, pourtant, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter sur « la porosité entre Martine Vassal et les Ehpad » ces derniers dépendant du Conseil départemental, dont la candidate est aussi la présidente. Même si pour l’heure, le président du Tribunal de Grande Instance n’a délivré aucune délégation d’officier de police judiciaire, le parti prévoit d’écrire aux autorités judiciaires sur la question. D’autres candidats se sont émus également de cette mesure. Ainsi dans un communiqué du mercredi 11 mars, le parti EELV a ainsi fait part de ses doutes quant à cette disposition qui, si elle est «évidemment légitime dans un contexte d’épidémie, doit cependant être tout particulièrement encadrée pour ne laisser place à aucune dérive »
Rubirola – Vassal : plaintes croisées pour diffamation
Les derniers jours de campagne sont particulièrement tendus à Marseille. Ainsi mercredi Michèle Rubirola s’en est vivement pris à son adversaire LR, Martine Vassal, en l’accusant d’avoir consulté ses mails personnels pour faire courir des rumeurs de fraude à la sécurité sociale la concernant. En retour, la candidate Les Républicains a fait savoir qu’elle portait plainte pour diffamation suite à ces allégations.
S’ajoute à cette campagne des municipales déjà houleuse l’annulation du grand débat qui aurait dû avoir lieu sur France 3, annulé pour cause de grève des journalistes qui dénoncent un manque d’impartialité de Franz-Olivier Giesbert, qui aurait théoriquement dû animer ce débat. Une annulation qui prive ainsi les électeurs « d’un débat démocratique» pour ces municipales. Yvon Berland et Bruno Gilles ont tous deux réagi dans un communiqué sur l’annulation de ce grand débat, déplorant l’absence « d’une confrontation de fond» .
📢 [COMMUNIQUÉ DE PRESSE]
— Yvon BERLAND (@YvonBerland) March 11, 2020
Je déplore l’annulation du débat programmé ce soir sur @France3Provence. Ne pas débattre c’est refuser d’offrir aux Marseillais une campagne transparente et une confrontation sur le fond.#Marseille mérite mieux. ⬇️ pic.twitter.com/rGZMFZQoys
Liens utiles :
> [Médias] L’unique débat entre les candidats à Marseille annulé sur F3
> L’actualité des municipales dans notre rubrique politique