Lors de la réunion du club Marseille Métropole, qui avait lieu mercredi 6 octobre à l’aéroport Marseille-Provence, le sort prochain de l’infrastructure de transport a été évoqué. Pour l’heure, l’aéroport est géré par une société anonyme, avec comme actionnaires l’Etat, qui en détient 60%, la CCIMP (25%) et les collectivités territoriales qui se partagent le solde (Région 5%, Département 5%, Métropole Aix-Marseille-Provence 4% et Ville de Vitrolles 1%). Mais à l’instar des aéroports de Toulouse, Nice ou Lyon, l’aéroport Marseille-Provence pourrait lui aussi prochainement faire l’objet d’une privatisation.
« L’aéroport a vocation à être privatisé mais pas dans l’immédiat », a confirmé son président Pierre Régis. Concrètement, c’est fin 2017-début 2018 que pourraient être lancés des appels d’offres pour la reprise des parts détenues par l’Etat.
Un aéroport estimé à près de 1,3 milliard d’euros
Une hypothèse qui inquiète Jean-Luc Chauvin, le candidat de l’UPE 13 aux prochaines élections à la CCIMP : « Nous considérons que l’aéroport est un outil indispensable pour le territoire et la liste 13 Engagés a décidé de porter le sujet. Cet aéroport, c’est celui de notre territoire. Pourquoi ne pas lancer une opération de crowdfunding auprès des entreprises et des citoyens ? », a-t-il proposé, estimant la valeur de l’aéroport autour de 1,3 milliard d’euros.
L’objectif serait de pouvoir peser dans les décisions afin de garder des marges de manœuvre dans l’intérêt du territoire. Et de préserver l’aéroport Marseille-Provence du sort de celui de Toulouse-Blagnac, dont l’actionnaire chinois a fait preuve, au bout d’un an à peine au capital, d’un grand appétit de dividendes en voulant piocher dans les réserves financières. « Je pense qu’il faudra bien choisir l’investisseur pour éviter des déboires similaires », a assuré Pierre Régis.
Il faudrait trouver près de 70 millions d’euros
« Il est indispensable que la CCI et les collectivités, associées avec un autre investisseur, disposent d’au moins 49% des voix pour avoir de l’influence sur la gestion de l’aéroport. C’est un investissement au service du territoire. Si on évalue l’aéroport entre 800 et 900 millions d’euros, ce sont 70 millions d’euros qu’il faudra trouver par tous les moyens », confiait à Gomet’ un entrepreneur local.