Doté d’un budget de 23,5 millions d’euros, le festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence est plus riche que ceux de Cannes (20) ou d’Avignon (environ 14). Pour plus des deux tiers, (67%), cet argent vient de recettes propres -surtout le mécénat (pour 4,3 millions, soit 18% du budget global) et la billetterie ou les tournées (3,9 millions, c’est à dire 17% des ressources).
A propos d’exportation des talents aixois, dès le 15 octobre, Pékin accueille Le songe shakespearien d’une nuit d’été. L’état et les collectivités territoriales (ville d’Aix, métropole AMP, département 13 et région Paca) soutiennent aussi ces représentations et projections d’opéra. L’apport d’argent public s’élève à 33% du budget. Outre les 55 emplois permanents, le festival aixois donne, en pleine saison estivale, du travail à plus de mille personnes.
Un égale dix
Selon une étude de 2012, pour chaque euro ici versé, les retombées économiques locales grimpent à 10 ! [Ratio moyen des festivals de France : 3,2 euros de revenus contre 1 euro engagé]. Au total l’activité musicale dans la cité du roi René rapporterait 65 millions d’euros, dont plus de la moitié dans les caisses du commerce local (54%). Si la majorité des 80 000 spectateurs habite la région, une moitié sont des non résidents, et 17% viennent de l’étranger.
Chaque amateur dépenserait, avant ou après le spectacle, une centaine d’euros, en bar, restaurant, Hôtel ou transport…au total, quelque 30 à 40 millions !
Les responsables veulent mieux toucher le public jeune, en poursuivant d’énergiques missions éducatives et socio artistiques. Là où les plus fortunés achèteront un fauteuil à 270 €, une entrée de jeune serait accessible pour 9€ seulement, moins cher qu’une place de cinéma. Quelques 5 000 jeunes et scolaires ont ainsi pu découvrir l’art lyrique l’été dernier dans le pays d’Aix. Qui se flatte d’avoir reçu des chanteurs ou musiciens venus de 25 pays méditerranéens, et 21 d’autres régions du monde.
Avantages fiscaux
De Ricard aux calissons du Roy René, presque la moitié des mécènes du festival sont aussi basés en Provence. Quelques grandes banques et entreprises du bâtiment investissent avec d’autant plus d’entrain dans le bel canto qu’une part de ces sommes bénéficient d’avantages fiscaux.
Directeur du festival d’Aix depuis 2007, l’organiste liégeois Bernard Foccroule connaît déjà le nom de son successeur – désigné par le ministère de la Culture. Le 1 septembre 2018, ce sera le Franco libanais Pierre Audi, actuel patron de l’opéra d’Amsterdam, qui présidera, pour cinq ans, au destin d’une manifestation créée en 1948 par la comtesse marseillaise Lily Pastré.
Lien utile :
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(Photo Une capture d’écran. Une vision prospective du Festival d’Aix-en-Provence. © Pascal Victor / ArtcomArt.)