Les principaux acteurs de l’hydrogène se sont rencontrés à l’hôtel de Région de Marseille vendredi 10 mai. Sous l’impulsion de Renaud Muselier, le président du Conseil régional, les principaux représentants des industries innovantes dans l’hydrogène se sont réunis pour discuter des actions initiées dans la Région Sud. Le président de région a présenté ses ambitions pour le territoire, et les professionnels ont pu exprimer les avancées et leurs attentes.
Renaud Muselier souhaite « faire de la Région la référence environnementale ». A cette occasion Marseille accueillera de multiples événements importants autour de la transition énergétique. Les 23 et 24 juin prochains se tiendra le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée en présence de Emmanuel Macron. Il réunira la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye avec le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et Malte. Les Journées de l’hydrogène dans les Territoires se dérouleront pour l’édition 2019 à Marseille les 10 et 11 juillet. Un autre événement majeur, qui symbolise pour Renaud Muselier la puissance de la Région Sud, sera la troisième édition de « Méditerranée du futur » les 25 et 26 novembre 2019 avec près de 70 délégations de différents pays réunies.
Une enveloppe de 5 millions débloquée
S’engager dans les transports hydrogène est un investissement pour la région. Une enveloppe de 5 millions d’euros sera accordée pour accélérer les projets en cours sur l’hydrogène. Si les entreprises ciblées sont encore à définir, le budget est déjà bloqué. 3,7 millions d’euros avaient déjà été accordés au projet Jupiter 1000 de Fos-sur-Mer, 200 000 euros par an pour l’animation de la filière, 400 000 euros en soutien à l’ingénierie des projets dont Hynovar et 200 000 euros pour le déploiement des vélos hydrogène de Hygreen. Mais Renaud Muselier défend que « la région n’est pas un tiroir-caisse » et essaye de proposer des solutions alternatives.
Bus, trains et bateaux
Pour les cars à hydrogène Paul Lucchese, directeur adjoint de Capenergies, déclare qu’il faudra encore attendre le développement des applications, et passer de la théorie à la pratique. La Région Sud reste cependant la première en France à avoir mis en place des modes de transports décarbonés électriques. Des lignes de bus entre Aix-Salon et Salon-Arles au Gaz naturel liquéfié (GNL) ont été inaugurées il y a un mois, et des études sont en cours sur l’hydrogène. En juin à Bruxelles, une réunion se tiendra pour développer des cars à hydrogène dans la région. L’Europe a aussi la volonté de mettre l’hydrogène au cœur de la question du climat.
Une étude, en collaboration avec l’Etat, est en cours et sera rendue en juin sur des trains à hydrogène pour les lignes Aix-Marseille et Digne-Pignes. Renaud Muselier déclare à ce sujet : « nous prendrons les décisions qui conviennent ». L’Allemagne dispose déjà quant à elle d’un train à hydrogène. Il est produit par Alstom. Pour rattraper ce retard Régions de France en collaboration avec la SNCF et Alstom travaillent sur un train français à hydrogène, avec notamment des simulations dans la Région Sud. L’objectif est une mise en place avant 2028, mais elle nécessitera selon Yannick Legay, directeur technico-commercial d’Alstom, une synergie et mise en commun entre les régions pour le financement.
Les paquebots de croisières en ligne de mire
L’industrie maritime n’est pas en reste sur l’hydrogène. Thierry Lepercq, PDG de Solairestream, annonce qu’Energy Observer, premier bateau propulsé à l’hydrogène, un an après son départ, se rend dans quelques jours à Londres devant 70 pays pour présenter comment l’hydrogène va remplacer le fioul. Pour lui le remplacement du pétrole doit se réaliser dès maintenant, avec l’ambition de trouver de l’hydrogène vert au prix des combustibles fossiles en 2020. Les recherches en matière de transports maritimes à l’hydrogène doivent, selon l’ensemble des professionnels, se concentrées maintenant sur les transports de croisières car ils représentent une part non négligeable du passage en mer mondial.
Une continuité est cependant nécessaire entre l’ensemble des acteurs. Dans cette démarche, Thierry Lepercq a proposé la mise en place d’un « comité de pilotage de l’hydrogène ». La volonté pour les professionnels est de se réunir à nouveau dès juillet pour construire un plan à l’échelle afin d’obtenirplus d’impact. Ce groupe de travail devrait être placer sous la tutelle de Capernergies avec Paul Lucchese et sous l’autorité de la Région.