La journée de lancement du Contrat de transition énergétique (CTE) du Pays d’Arles se déroulait vendredi 27 septembre au couvent St Césaire à Arles au siège du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural (PETR) du Pays d’Arles. Autour de Michel Chpilevsky, sous-préfet d’Arles, de Michel Fenard, Président du PETR du Pays d’Arles et de Pierre Vétillart, élu en charge du pilotage du Plan Climat du Pays d’Arles, il s’agissait de présenter aux forces vives du territoire le dispositif CTE, sa méthode, son périmètre et son calendrier.
Après avoir rappelé l’urgence d’agir face au dérèglement climatique (le dernier rapport du Giec étant de ce point de vue très alarmant) Michel Chpilevsky définit d’emblée le CTE : « c’est un outil au service de la transformation écologique de territoires volontaires autour de projets durables et concrets. » Il comporte trois objectifs : « 1. démontrer que l’écologie est un moteur de l’économie et qu’elle peut créer des emplois locaux. 2. agir avec tous les acteurs du territoire qu’ils soient publics ou privés. 3. accompagner notamment de manière opérationnelle notamment les éventuelles situations de reconversion. »
Une méthode et cadre de travail
Le CTE du Pays d’Arles a été sélectionné comme 60 projets en France en juillet dernier. Il va se déployer sur trois à quatre ans avec le soutien de l’Etat : mise en réseau grâce à d’une plate-forme en ligne, mobilisation des services de l’Etat et de ses agences, et la promotion des matériaux bio-sourcés dans les commandes publiques. « C’est le symbole d’une ambition collective forte » insiste encore le sous-préfet. Pour autant, il n’y a pas de moyens financiers dédiés dans le dispositif. Le CTE c’est d’abord une méthode et un cadre de travail.
Pas de quoi diminuer l’enthousiasme de Michel Fenard, le président du PETR. « Je compte sur vous pour mettre sur pied un projet cohérent et efficace. » Et d’inviter à la mobilisation générale bien au-delà des porteurs de projets. « Il faut que la population change ses habitudes de consommation pour une vraie transformation écologique » insiste l’élu. Il annonce aussi vouloir lancer des mesures complémentaires au CTE dans le domaine de l’écologie.
« La terre brûle mais tout le monde ne regarde pas ailleurs »
« La terre brûle mais tout le monde ne regarde pas ailleurs » enchaîne ensuite Pierre Vétillart, rappelant que le territoire est engagé dans une démarche globale de transition énergétique et écologique, depuis 2012 confirmée par l’adoption du Plan Climat en 2016 puis le label « Territoire à énergie positive » (TEPCV). Il veut aller plus loin maintenant. « Ce territoire peut être novateur pour peu qu’il dispose d’outils.» Il prend ainsi l’exemple des richesses en biomasse qui pourraient servir les besoins énergétiques locaux. Mais entre la ressource et les débouchés, il manque aujourd’hui la machine qui va produire. Un bon exemple concret de ce que le CTE pourrait apporter grâce à sa dynamique collective et sa méthode par projets co-construits.
Outre les présidents des structures partenaires au sein du PETR, des élus, les présidents des parcs régionaux, des chambres consulaires et des organisations professionnelles, les services de l’Etat et les agences publiques, des associations et fondations, ainsi que des acteurs privés ont fait le déplacement. Tout au long de la matinée, les exemples d’applications ne vont pas manquer. Tantôt apportés par des acteurs publics qui tendent la main et mettent leurs moyens, expertises et équipes à disposition, tantôt par des acteurs privés qui cherchent à être mis en réseau. Il faut dire que les quatre thématiques traitées par le CTE trouvent un écho particulièrement favorable sur le territoire. Julien Brinet, le chef de projet et coordinateur du CTE Pays d’Arles détaille les quatre domaines ciblés : production d’éco-matériaux, valorisation énergétique de la biomasse, valorisation du potentiel solaire, économies et préservation de la ressource en eau. De nombreux témoignages et propositions ont été formulés.
Exemples de pistes de projets formulés par les participants
Gomet’
> Ademe : apport en ingénierie sur les études de faisabilité, animation du contrat et relation avec les autres CTE en France
> Syndicat mixte de gestion de la nappe phréatique de la plaine de La Crau : contrat de nappe avec un volet géothermie qui va démarrer en 2020.
> Compagnie Energies et territoires : montage d’un outil pour financer le développement des énergies renouvelables.
> ABC Chanvre : développement d’une nouvelle filière du chanvre avec un expérimentation en Camargue. Perspectives avec le béton de chanvre, biomasse du chanvre, alimentation.
> La coopérative citoyenne de production d’énergie renouvelable Les Centrales Villageoises du Pays d’Arles : projet d’énergie photovoltaïque ouvert aux citoyens.
> Enercoop Paca : développement et participation à un fonds d’investissement.
> Association syndicale autorisée irrigation de la Haute Crau : modernisation de l’usage de l’eau grâce à un appareil de suivi de l’irrigation.
> Chambre des métiers : soutien notamment pour le développement des matériaux bio-sourcés comme la paille de riz.
> Capeb : expérience en formation, soutien à la transformation des métiers.
> Agribiogaz St Martin-de-Crau : Projet d’unité de méthanisation et de station de biocarburants pour les agriculteurs.
> Tour du Valat souligne l’enjeu de la gestion de l’eau pour la transition écologique et sa complexité, penser une gestion partagée de l’eau et une organisation des acteurs.
> Parc régional naturel des Alpilles : label bois d’Alep et gestion de la forêt et gestion des ressources en eau (développement des filières bois énergie et pin d’Alep utilisé en bois d’œuvre) : diagnostic et suivi des ressources en eau dans les Alpilles.
> Communauté de communes de la Vallée des Baux : projet de tourisme “zéro déchets”.
> FBT Isolation : panneau isolant en paille de riz de Camargue.
A la fin des échanges, Michel Fenard, « emballé et ravi », invite les participants à compléter les fiches projets avant le 15 novembre. Le sous-préfet Michel Chpilevsky se félicite également : « il y a ici une ressource intellectuelle de grande qualité. Nous pourrons co-construire un projet efficace et cohérent. »
REPERES :
Le Contrat de transition énergétique en 5 questions
1. Pourquoi le le PETR du Pays d’Arles a été choisi ? Les territoires engagés dans les contrats de transition écologique sont des territoires volontaires qui parient sur l’écologie comme moteur de l’économie. Un atout majeur, reconnu par l’Etat, lors de sélection de la candidature du Pays d’Arles, réside dans l’expérience et la vision prospective acquises pour proposer un CTE ainsi que la richesse et la diversité du tissu d’acteurs et leur engagement.
2. Comment fonctionne le Contrat ? Le CTE accompagne les collectivités locales et les acteurs privés du territoire dans la mise en œuvre de projets en faveur des économies d’énergies, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la production d’énergies et de matériaux renouvelables.
3. Quelle méthode choisie par le PETR ? Le Pôle d’Equilibre Territorial et Rural du Pays d’Arles entend mobiliser son réseau de partenaires institutionnels et privés lors d’ateliers ou de rencontres bilatérales pour construire un premier plan d’action. L’objectif est de sélectionner ou de faire émerger des projets qui peuvent avoir une portée structurante et générer de nouvelles ambitions. Le développement des matériaux biosourcés, représente un enjeu particulier avec la perspective d’intégrer la réalisation de certains projets de grande envergure impliquant l’Etat comme Euroméditerranée ou le village olympique Paris 2024…) et qui pourraient constituer des vitrines.
4. Quel est le calendrier du CTE ? Ce plan d’actions doit être transmis au Ministère de la Transition écologique et solidaire le 15 novembre prochain en vue d’une signature du contrat en décembre. Ce contrat pluriannuel sera évolutif et pourra intégrer de nouvelles actions.
5. Quels sont les thèmes choisis par le CTE du Pays d’Arles ? Le territoire a choisi de centrer son contrat sur la valorisation des ressources locales : production d’éco-matériaux, valorisation énergétique de la biomasse, valorisation du potentiel solaire, économies et préservation de la ressource en eau. Le potentiel considérable du territoire dans ces domaines et la présence d’acteurs publics et privés déjà investis dans les filières de la bioéconomie et de l’économie circulaire justifient ce choix.Liens utiles :
Gomet’
> Le site du PETR du Pays d’Arles.
> Le site de la plateforme CTE du ministère de la Transition écologique
> La page Facebook du PETR du Pays d’Arles
> Le compte Twitter du Pays d’Arles.
> Retrouvez le live tweet des débats du vendredi 27 septembre : #CTEPaysArles