L’Acam, l’association des commerçants et artisans Marseille Belsunce est à l’offensive sur ce quartier trop souvent contourné. Ali Timizar en est le président. Il avait donné rendez-vous mercredi 25 septembre dernier à ses adhérents et soutiens pour présenter ses projets et pour écouter les habitants, à l’Hôtel café TM du square Louise Michel, dont son fils est le patron depuis 2001. Alain Gargani, invité du petit-déjeuner, y apportait le soutien de la CPME. Sabine Bernasconi, maire de secteur s’était déplacée avec son staff.
Ali Timizar est le sage de l’association, il déplore que ce quartier ait été « oublié et délaissé depuis des années ». Nous voulons, dit-il, « renforcer le combat pour le développement économique du quartier, mais sans chasser les populations ». Nous devons développer le territoire, pour ses commerces, pour ses habitants. « Il a fallu dix ans de combat confie-t-il pour que la place Louise Michel soit enfin pavée, rénovée et lumineuse ». Cette idée d’une place ouverte sans nouvelle construction s’est imposée, suite à l’action de l’Acam Belsunce et de l’association Nouvec (Nouvelles Énergies Citoyennes), aboutissant à ce que la collectivité publique accepte, en 2011, d’organiser un vote citoyen (avec urne et huissier).
Implanté des créateurs, animer un volet inclusif et numérique
Thérèse Basse, militante associative, engagée depuis 2008 avec l’Avam dans le quartier, accompagne la volonté de redynamisation économique inclusive du vieux Belsunce et porte des projets de renouveau avec Marina Mendy et Karima Driss.
Le premier est celui de transformer le vieux Belsunce en un « open créatif quartier », orienté vers les métiers d’arts et d’artisanat. Pour ce faire, l’Acam Belsunce crée une couveuse d’entreprise au cœur du quartier. Le département possède un bâtiment des années soixante-dix, une ancienne maison de la santé, 39 rue de Pressensé, avec 1 200 m2 de bureaux en déshérence. Le projet est d’en faire, sur une partie de ces surfaces disponibles, une Cité de l’entrepreneuriat de Belsunce qui pourrait accueillir une quarantaine de porteurs de projets par an avec des formations, comme celle des jeunes futurs ambassadeurs du numérique de Belsunce démarrée en mai 2019. « Nous voulons générer des synergies partenariales pour renforcer l’existant, soit la sauvegarde et revitalisation des petits commerces de détails, animer le volet inclusif, accélérer la transition numérique des commerces et implanter des créateurs à valeur ajoutée du secteur de l’artisanat et des métiers d’arts », déclare Thérèse Basse.
Second projet pilote : faire de la rue de la Fare, trop connue pour ses marchands de sommeil, une opération pilote d’éco-aménagement avec l’intervention d’artistes, en collaboration avec l’association du quartier Solidaire BTP. « Belsunce, dit-elle, doit devenir un lieu éco-tendance, nous avons des restaurants, des artisans, des entrepreneurs, des artistes qui peuvent être attractifs ».
D’autres actions expérimentales sont conduites.Reste pour le président Ali Timizar, la question de la sécurité et de la propreté, et pour de nombreux résidents celle de la circulation bloquée par les bâtiments évacués et grillagés. Alain Gargani s’est engagé, concernant la sécurité, à mettre le poids de la Cpme dans la balance pour sensibiliser le préfet de police. « Je suis convaincu de l’énergie positive qui se dégage de ce quartier et de sa capacité à porter des projets avec détermination ».