Parmi les start-up métropolitaines présentes cette année au CES, nombreuses sont celles qui doivent se souhaiter le destin d’Unistellar.
Visible pour la deuxième année consécutive à Las Vegas, cette jeune société, dont le télescope connecté a généré une attention considérable, dispose dorénavant d’un partenaire et d’une présence à San Francisco grâce à son passage dans le Nevada.
Unistellar a été créée en 2015 par trois scientifiques, à Meyreuil. L’idée était de proposer un télescope compact et connecté, capable de capturer des images difficilement accessibles aux astronomes amateurs. C’est elle qui a séduit Franck Marchis. Installé à San Francisco, cet astronome français travaille au très prestigieux SETI Institute où il s’intéresse tout particulièrement aux exoplanètes et aux astéroïdes (à tel point qu’un astéroïde porte aujourd’hui son nom).
Brainstorming sur le stand du CES
« Je suis régulièrement ce qu’il se passe autour de la French Tech » nous a t-il expliqué. « L’an dernier, je me suis décidé à aller au CES, où l’on m’avait dit qu’il y avait des scientifiques. En passant sur le stand French Tech, on m’a dit qu’une société y présentait un télescope Honnêtement, j’ai un peu rigolé, je m’attendais à voir un télescope pour enfants. J’ai rencontré les trois fondateurs, ça s’est très bien passé. On a longuement brainstormé, directement sur leur stand, sur l’idée de travailler avec le SETI. En juin, j’ai rejoint la compagnie pour superviser la partie scientifique ».
Résultat, l’eVscope bénéficiera dès son lancement d’un programme de détection d’astéroïdes, via une base de données directement intégrée dans le produit. Des astronomes amateurs pourront réaliser des observations d’occultation, exercice délicat ne durant que quelques secondes pendant lesquelles une étoile est masquée par un astéroïde. En mesurant son apparition et sa réapparition, il est possible de récupérer de nombreuses informations sur l’astéroïde. Au-delà, le partenariat avec le SETI permettra à un utilisateur d’eVscope de se voir proposer régulièrement des objets à observer, validés par l’institution californienne.
A la recherche de partenaires industriels
Cette année, Unistellar avait amené au CES un prototype très proche du produit fini, qui a valu à la société un Innovation Award avant même le début du salon. « On regrette juste que le temps n’ait pas été meilleur pour permettre de tester le prototype mais, pour le reste, le CES nous a été très utile. On y était venu pour rencontrer à la fois des partenaires industriels, pour lancer la production en masse du télescope, et des distributeurs, et on a obtenu tous les contacts qu’on voulait ». De quoi lancer la prochaine étape de croissance de la société, qui dispose aujourd’hui de locaux à Meyreuil et San Francisco et d’une dizaine de salariés. En novembre, Unistellar a obtenu 2,2 millions d’euros via un financement Kickstarter pour lancer la première production de télescope. Actuellement, la société prépare un financement de type « seed round » pour développer les ventes et le marketing. En parallèle, Unistellar organisera prochainement une pré-vente de son eVscope. La livraison des premiers exemplaires est prévue au printemps 2019.