Les collectivités locales entendront-elles les revendications citoyennes en faveur du vélo ? Alors que six députés LREM et un maire des Bouches-du-Rhône ont publié dimanche sur Gomet’ une tribune dans ce sens, le collectif d’associations d’usagers du vélo Ramdam a remis lundi 27 avril un ensemble de propositions à destination de Martine Vassal (voir pages suivantes l’ensemble des propositions par aires urbaines). « C’est incontestablement le moment de développer l’usage du vélo à la fois pour des raisons sanitaires, sociales et environnementales » estime notamment le collectif dans un courrier adressé à la présidente LR de la Métropole Aix-Marseille-Provence. En attendant désormais des actes de la part de cette collectivité territoriale, qui affirmait le 22 avril à Gomet’, via son délégué aux transports Roland Blum, être encore « en réflexion ».
Faciliter les déplacements en vélo le temps du déconfinement
« Beaucoup de personnes vont se détourner des transports publics et du covoiturage, d’autres ont pris conscience qu’il fallait limiter l’usage de la voiture » : c’est le constat que dresse le collectif Ramdam, dans son courrier. « Le vélo est sûrement l’alternative la mieux adaptée pour les déplacements de moins de 10 km, de loin les plus nombreux. Des mesures rapides et peu coûteuses devraient être prises avant la fin du déconfinement profitant de la conjoncture et du faible trafic de voitures » estime ainsi l’organisation présidée par Jean-Yves Petit, et qui fédère les différentes associations d’usagers du vélo du territoire métropolitain.
« Les associations, rassemblées au sein de Ramdam, ont travaillé activement pour émettre des propositions d’aménagements cyclables sécurisés temporaires au sein de différentes villes de la Métropole », est-il ainsi écrit, des propositions qui militent pour « des centres urbains apaisés avec une bonne qualité de l’air ». Ces associations sont d’ailleurs prêtes à participer à cet effort, en mettant « à leur disposition une assistance technique via notre réseau d’ateliers fixes ou mobiles », dans des villes diverses que « Marseille, Istres, Martigues, Aix en Provence, Aubagne, La Ciotat ou Salon de Provence ». Enfin, elles demandent à pouvoir bénéficier d’un rendez-vous avec Martine Vassal, pour évoquer ces sujets. La balle est désormais dans le candidat de l’élue LR.
Des idées diverses qui ne demandent qu’à être reprises
En interpellant les élus de leurs aires urbaines respectives, ces associations ont formulé des propositions très diverses. Si la création d’aménagements cyclables temporaires est revendiquée par tous, certains, à l’instar de l’UTOP Vélo à La Ciotat, revendiquent simplement la réouverture d’itinéraires qui ont été fermés à cause du confinement, tel que la Voie douce. Dans la cité phocéenne, le collectif des Coursiers solidaires de Marseille appelle de son côté à « isoler de nouveau d’un côté les piétons et de l’autre les cycles », afin d’éviter une cohabitation compliquée de l’espace entre les deux types d’usager. De même, le collectif appelle à « passer des rues en « zone de rencontre » dans le centre ville »
Du côté de la zone aéroportuaire, l’association Bike Together propose d’ériger une alternative cyclable à la navette qui relie la gare SNCF de Vitrolles et l’aéroport de Marignane, des travaux dont elle estime la difficulté « limitée ». Enfin, à Aubagne, l’association Action vélo demande à la mairie « un espace de stockage d’outils et de pièces détachées », et offre son aide pour organiser des ateliers de réparation à destination des habitants qui voudraient « sortir le vélo de la cave ». Ainsi, au-delà du débat central qui concerne la réalisation d’aménagements cyclables temporaires, c’est bien un ensemble de propositions qui émergent du territoire, pour favoriser durablement la pratique du vélo en tant que moyen de déplacement du quotidien.