À l’occasion de la présentation à la presse ce vendredi 24 mars de la 3e édition du parcours Mode et design en ville, Marie-Pierre Cartier et Caroline Baron, respectivement présidente et vice-présidente de l’Association commerces positifs (ACP), ont exposé leurs 25 propositions, à destination des institutions et des organismes professionnels, pour revitaliser le centre-ville de Marseille et changer son image devenue négative. Des propositions variées, entre animations culturelles et avantages fiscaux, pour palier aux manques dont souffrent aujourd’hui les commerces, pour la plupart indépendants.
Si chacun pense à l’impact des grands centres commerciaux, pour Caroline Baron, vice-présidente de l’ACP et présidente de la délégation régionale PACA du syndicat national de l’habillement : « La distribution aujourd’hui n’est pas la seule problématique de Marseille. Il y a des nombreuses villes qui vont bien parce qu’il y a eu une volonté commune et que les pouvoirs publics ont mis les moyens. Je citerai Montpellier, Bordeaux, Toulouse, le cœur de ville de Lyon, Strasbourg et plus proche de nous, Aix-en-Provence. » Alors pourquoi pas ici ? D’autant que, comme le soutient Marie-Pierre Cartier, « l’identité d’un centre-ville ne sera jamais ailleurs qu’au centre. On y trouve un éventail de commerces, majoritairement indépendants, avec des savoir-faire spécifiques qui créent également une ambiance. Je ne pense pas qu’une ville puisse se développer sans un centre-ville commercialement dynamique. »
Parmi ces propositions d’intérêts divers, celles qui concernent l’animation de la zone sont les plus nombreuses. Devenir partenaire du festival Jazz en ville, participer en tandem aux Dimanches de la Canebière, organiser une nocturne des commerces mi-juin… sont quelques exemples. De la plantation d’oliviers rue Paradis à la décoration des vitrines fermées par du street-art, l’ACP souhaite embellir et végétaliser la zone.
Reconquérir le centre passe aussi par la sensibilisation des jeunes aux métiers de la vente. Pour l’ACP, il serait profitable de mettre en place des informations auprès des collèges et lycées afin que les élèves de 3e et de Première fassent leur stage dans les commerces. Ou encore créer une bourse de stage pour les écoles professionnelles du quartier et tisser plus de liens.
Enfin, l’ACP souhaite que la mairie élargisse jusqu’au périmètre compris entre la rue Breteuil, la préfecture et le cours Lieutaud, le dossier de demande de zone franche urbaine qui permettrait de bénéficier, notamment, de l’exonération de la taxe foncière pendant cinq ans. Une demande chaque année renouvelée par la Ville mais qui n’a pas encore abouti. « Je suis allée rencontrer les commerçants de la rue d’Aubagne qui ont bénéficié d’aides, ils ont tous réinvesti soit dans leur boutique soit dans le personnel. Nous souhaiterions pouvoir faire de même et cette zone franche nous offrirait cette possibilité. »
Dans quelques jours le Village des marques de Miramas ouvrira ses portes, un nouveau défi pour l’ensemble des commerces toutes zones confondues. « Bien sûr qu’il y a une mise en danger pour nous mais cela va aussi amener du monde. On doit vivre avec, ne pas en avoir peur et innover » commente Caroline Baron. Place justement à la semaine de la mode et du design qui, du lundi 27 mars au samedi 1er avril, proposera un parcours à travers une trentaine de boutiques partenaires – prêt-à-porter homme, femme, coiffure, maroquinerie, optique, mobilier, art de la table… En point d’orgue, un défilé de mode le jeudi 30 mars dans le hall du palais de la Bourse, et une clôture dans une ambiance festive, entre surprises, cadeaux et champagne, le samedi 1er avril.
REPÈRES
> L’Association commerces positifs a été créée en janvier 2014. Elle compte actuellement plus d’une centaine d’enseignes et représente environ 400 salariés.
> Elle a pour objectif d’être un référent et un porte parole afin d’informer ses adhérents et d’améliorer leur quotidien.
> www.commerces-positifs.org