Depuis toujours, les adeptes de jeu vidéo utilisent leurs mains pour jouer mais une start-up marseillaise fait le pari que l’on peut utiliser ses pieds pour se déplacer dans un univers virtuel. « C’est beaucoup plus naturel et ça libère les mains pour faire d’autres choses », assure Stanislas Chesnais, l’un de fondateurs de 3D Rudder (gouvernail en anglais). Et avec l’arrivée des casques virtuels dans le monde vidéoludique, la problématique du mouvement pour l’utilisateur est devenu centrale. Pour financer son développement, la start-up vient de finaliser une levée de fonds de 1,4 million d’euros auprès de ACG Management (600 K€), Paca Investissement (400 K€), Crédit Agricole Alpes Provence (200 K€) et Pléiade Venture (200 K€). La production de masse des 3D Rudder va pouvoir démarrer en Chine. Ce tour de table va également servir à accélérer la présence marketing de la start-up sur les plus grands salons mondiaux comme le Tokyo Game Show, le CES de Las Vegas et l’E3 de Los Angeles.
Une impression de mouvement naturelle en restant assis
Aujourd’hui, il est possible de cliquer à un endroit pour s’y rendre instantanément. Le HTC Vive propose également le système du « room scale » qui nécessite un espace libre de quelques mètres carrés ou encore, Virtuix Omni distribue un tapis circulaire pour se déplacer, un équipement plutôt lourd et encombrant. Le 3D Rudder propose une nouvelle voie. Il suffit de poser ses pieds sur un plateau de 50 cm de diamètre et de l’incliner ou d’effectuer une rotation dans la direction souhaitée, le tout en restant sur sa chaise. « On s’habitue au maniement en quelques secondes et la position assise assure la sécurité de l’utilisateur », explique le patron de la start-up marseillaise.
Les grands noms de la réalité virtuelle très intéressés
Ce nouveau périphérique commence à impressionner le monde de la réalité virtuelle. Il a d’ailleurs remporté un CES Innovation award catégorie « Gaming » lors du dernier salon américain. 3D Rudder discute avec les grands fabricants de casques (Sony, Samsung, HTC, Oculus) pour nouer des partenariats lui permettant d’associer son « pad » aux outils qui vont bientôt révolutionner les jeux vidéos. « Le fait de libérer les mains pour d’autres actions intéresse de plus en plus de développeurs qui imaginent une nouvelle façon de jouer avec 3D Rudder », affirme Stanislas Chesnais. Mais son application ne se limite pas aux jeux vidéos. Les géants de la conception assisté par ordinateur (CAO) y voient l’occasion d’améliorer encore l’expérience de la modélisation d’objets et d’univers en 3D. « On va d’ailleurs annoncer dans les prochains mois de gros partenariats avec les plus grands groupes américains », avance le dirigeant. Le périphérique est déjà en vente sur le site de la société pour 179 euros. Mais le marché de 3D Rudder est surtout international. Elle a créé une filiale new-yorkaise pour l’Amérique du Nord et va conclure un contrat de distribution pour le Japon avant la fin de l’année.
En vidéo, le reportage de Mashable au CES 2016
(Illustration : capture d’écran vidéo Mashable)