La filière solaire française tente de s’organiser pour répondre aux enjeux de réindustrialisation européenne. Le groupe marseillais CVE a annoncé le 15 novembre qu’il investissait dans le projet d’usine HoloSolis basée à Hambach près de Sarreguemines, en Moselle. Cet engagement prend la forme d’un investissement de 250 000 € en obligations convertibles.
CVE fait partie d’un groupement de producteurs indépendants qui accompagnent en parallèle la levée de fonds de série A de HoloSolis qui vise 20 millions d’euros. Le pool sur les obligations convertibles constitue « un apport initial de plus d’un million d’euros » déclare Jan Jacob Boom-Wichers, président d’HoloSolis. Outre CVE, on retrouve parmi les investisseurs le groupe Tenergie basé à Fuveau, ainsi que Technique Solaire (86) et Photosol (Paris).
Pour CVE, l’enjeu est de « contribuer à l’émergence du plus grand site de production de modules en Europe et, à plus long terme, au développement d’une filière d’approvisionnement 100% française.»
L’usine d’Holosolis (2000 collaborateurs) doit produire, à partir de 2026, en rythme de croisière, 10 millions de panneaux photovoltaïques par an. « Notre participation au projet HoloSolis s’inscrit pleinement dans notre stratégie et notre engagement pour la création d’une filière industrielle forte et pérenne, participant à la souveraineté énergétique de la France. Cet investissement nous permettra à la fois de réduire le bilan carbone de nos actifs solaires, tout en renforçant l’impact local et les créations d’emplois de la filière. Il nous offre par ailleurs l’opportunité de participer, avec HoloSolis, aux préparatifs réglementaires pilotés par la Commission de régulation de l’énergie et la direction générale de l’énergie et du climat, portant sur la transcription du règlement européen NZIA (Net-Zero Industry Act)1 dans les dispositifs de soutien nationaux. Nous en attendons une forte incitation à l’approvisionnement en modules photovoltaïques made in Europe », souligne dans un communiqué Pierre de Froidefond, co-associé dirigeant de CVE.
Un soutien au projet Carbon à Fos-sur-Mer
Le seuil fixé par le Net-Zero Industry Act est de 40% du marché solaire couvert par du made in Europe en 2030. « CVE s’assure ainsi pour ses futures centrales d’un approvisionnement en panneaux solaires de fabrication 100 % française et européenne, respectant de stricts standards sociaux et environnementaux » affirme la compagnie basée à Marseille (280 personnes) et qui dispose de neuf bureaux en région.
L’entreprise exploite 73 centrales solaires, produisant de l’énergie pour l’équivalent de 46 000 habitants. 3 autres parcs solaires (27 MWc) sont en construction dans les départements des Alpes-de-Haute- Provence et des Bouches-du-Rhône, notamment un parc solaire de 2,6 MW à Mallemort (groupement avec Enercoop Provence Alpes Côte d’Azur et Energie Partagée), installé sur un ancien site d’enfouissement de déchets non dangereux de 10,5 ha appartenant à la Métropole d’Aix-Marseille-Provence.
Un autre projet de giga-factory de panneaux solaires est justement actuellement en développement sur les terres d’origine de CVE, celui de Carbon à Fos. Pour les mêmes raisons que celles avancées pour HoloSolis, CVE a également acté son soutien à ce projet dont les modalités ne sont pas encore arrêtées.
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