Le forum Smart Nexus se tenait mardi 17 septembre à La Coque à la Joliette, avec pour ambition de réunir les acteurs du foncier intelligent. L’enjeu: les mobiliser autour de la ville du futur, de la révolution du BIM et de la maquette numérique.
La rencontre interprofessionnelle aux allures studieuses, rythmée par des conférences sur la ville connectée, le smart territoire et l’innovation du BIM (Ndlr : Building Information Modeling, une maquette numérique évolutive et collaborative, de la conception, construction, jusqu’à l’exploitation), a eu lieu à La Coque mardi 17 septembre. Lors de ce rendez-vous, une centaine d’acteurs du secteur ont répondu présent et échangé leurs visions pour s’accorder sur ce que pourrait être le territoire du futur.
Le virage numérique dans la gestion de l’aménagement urbain et de l’habitat est un enjeu de compétitivité essentiel pour la métropole Aix-Marseille Provence. Or, les divers territoires de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur progressent de façon contrastée dans les bouleversements à l’oeuvre. « La Ville de Nice a très tôt pris le virage du numérique et de la transition énergétique notamment. Elle prend part à des programmes de développement ou d’expérimentation au niveau européen, ce qui n’est pas le cas de Marseille ou d’Aix-en-Provence», constate Yannick Mireur, l’organisateur de l’événement. Tout en restant optimiste quant à l’avenir : « chacun avance à son rythme. Notre but est de stimuler le débat pour faire émerger notre territoire en une métropole qui crée de la richesse Pour cela, une bonne définition des enjeux appuyée sur une véritable stratégie métropolitaine est nécessaire». C’est dans cette optique qu’étaient réunis à Marseille, dans une ambiance attentive et constructive, promoteurs, architectes, énergéticiens, aménageurs et d’autres représentants engagés au quotidien sur les questions d’urbanisme et d’aménagement.
Des innovations « smart » à l’échelle métropolitaine
Le territoire métropolitain abrite en effet nombre d’initiatives autour des solutions innovantes : énergies nouvelles, objets connectés, blockchain, maquettes interactives, réalité virtuelle, robotique, qui alimentent une transition numérique et environnementale nécessaire. Côté enjeux maritimes, avec son port, Marseille est le terrain de nombreuses expérimentations. « La dynamique du smartport s’est accélérée de janvier à juillet 2019, avec le smartport Challenge auquel ont participé sept équipes, qui ont réalisé des prototypes répondant aux problématiques portuaires », souligne Stéphane Reiche, délégué général auprès du directeur général du GPMM.
Les innovations ont été présentées lors du smartport Day en juillet dernier, notamment en ce qui concerne la généralisation du raccordement des navires à quai, basée sur la production d’énergie renouvelable.« La connexion électrique des navires à quai a conduit une décision d’investissement de 30 millions d’euros », ajoute Stéphane Reiche, citant également la Brain port community, un partenariat avec Aix-Marseille Université, qui met en réseau les établissements d’enseignement et de recherche avec les acteurs économiques du territoire autour des sujets portuaires.
Autres chantiers qui s’inscrivent dans cet élan disruptif, des projets sur le J1, Euroméditerranée, Smartseille, Les Fabriques, ou encore à l’Ouest de l’Etang de Berre sont engagés ou en phase de concours, indique Pascal Peres, directeur du développement chez EDF Méditerranée. Dans un domaine de transformation tout aussi proche, il met également l’accent sur une innovation développée avec Dalkia, une filiale d’EDF, concernant un réseau utilisant de l’eau comme vecteur énergétique, une solution qu’il faut « dupliquer, en travaillant sur la gestion d’information». « Le périmètre de la Smart city a évolué en quelques années pour intégrer de nouvelles dimensions», estime Pascal Peres, ajoutant que « les attentes en matière de services et de solutions techniques se sont développées », intégrant les nouveaux projets à une échelle englobant l’îlot, le quartier, voire la collectivité.
C’est en réponse à « la ville augmentée et à la gestion de la complexité» que s’inscrit la Smart city insiste Rémi Costantino, secrétaire général d’Euroméditerranée. « La Smart city apporte une couche servicielle supplémentaire qui vient améliorer l’expérience des usagers. Or la ville travaille sur un temps long, alors que les évolutions sont rapides. La maquette numérique, le BIM, sont des réponses à cette complexité ». Si l’on en croit Philippe Polart, directeur technique national de Dalkia, « dans un avenir proche, tous les bâtiments neufs et rénovations lourdes de plus de 5000 m2 seront construits en BIM ». En attendant que cette ambition soit remplie, des réflexions autour de ce sujet vont se multiplier au fil des mois. Et, à ce titre, le Forum Smart Nexus aura permis aux acteurs de structurer le débat autour d’une vision commune et prospective.
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