Dans les 50 propositions faites par le Président Eric Berton pour sa mandature, la qualité de vie sur les campus est le maître mot. « La qualité de vie est primordiale pour faire d’Aix-Marseille Université une institution humaniste, qui privilégie le bien-être des étudiants et du personnel », souligne le président de l’université. Dès son arrivée à la tête de l’institution en 2020, il entend forger une université « socialement engagée », une formule qui devient la nouvelle signature de l’établissement sous son logo.
Pour la première fois, un poste de vice-président est dédié à la vie des campus, la qualité de vie et à la sécurité au travail, poste à ce jour pourvu par Jean-Louis Moro. Il s’agit donc d’une délégation transversale, qui touche quasiment tous les services de l’université : santé, culture, ressources humaines… Son rôle est ainsi de faire le lien entre les différents vice-présidents dédiés à ces thématiques pour bien répondre aux objectifs affichés de l’université en termes de bien-être au travail. Plusieurs groupes de travail ont été mis en place pour réfléchir aux divers enjeux de la qualité de vie sur les campus. Malgré la crise liée à la covid-19, de nombreuses mesures ont déjà été mises en place. D’autres encore sont à venir pour encore progresser sur le sujet.
Le fait d’avoir une politique qui touche aussi bien les agents que les étudiants permet de créer des synergies. Aussi, la plupart des dispositifs mis en œuvre concerne donc aussi bien étudiants que personnels et leur permet d’interagir dans un cadre épanouissant.
Bientôt un service d’AMU consacré à la lutte contre le harcèlement et les discriminations
« La qualité de vie, ce n’est pas que le bien-être : c’est avant tout la prévention des risques psycho-sociaux », souligne en préambule Jean-Louis Moro. Dans ce domaine, des mesures se sont déjà concrétisées : un plan d’action en faveur de l’égalité professionnelle femmes-hommes a été adopté en juin dernier, et le télétravail a connu un accroissement important avec la crise de la covid-19. De même, un groupe de travail a été constitué pour permettre la création d’équipe de remplacement dans certains services pour limiter la pression sur ces derniers lorsque des personnels sont absents.
Un autre groupe, qui a œuvré pendant plusieurs mois depuis fin 2020, a permis d’impulser la création d’un nouveau service de signalement et d’accompagnement des actes de discrimination et le harcèlement. Il sera lancé en 2022. Depuis 2016, un numéro d’appel existe pour recueillir les témoignages de personnes victimes de harcèlement sexuel, de violences sexuelles, sexistes ou LGBTphobes. Ce dispositif a cependant été jugé insuffisant par la nouvelle présidence de l’université : « Nous nous sommes aperçus qu’il y avait seulement 25 saisines en moyenne par an, ce qui est très peu compte tenu de la taille de notre université », explique Isabelle Régner, vice-présidente en charge de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations. A ce jour, le dispositif repose sur deux personnels qui travaillent à temps partiel à cette mission. C’est pourquoi nous avons choisi de créer un tout nouveau service d’AMU avec le recrutement de trois professionnels à temps plein qui seront en charge de la lutte contre toute forme de harcèlement (moral, sexuel), de violence, et de discrimination. Une première dans une université en France », se réjouit Isabelle Régner. Les trois spécialistes auront un profil différent et complémentaire : un juriste, un psychologue et un travailleur social. Le recrutement de cette future « équipe interventionnelle » est en cours. « Elle pourra à la fois mener des actions de prévention par le biais de formation, accompagner les victimes, et suggérer des mesures en interne, y compris des sanctions si nécessaire », précise la vice-présidente à l’égalité femmes-hommes. Selon la situation, le recours au pénal pourra être envisagé. Localisé sur la Canebière, le service pourra accueillir en présentiel, en toute confidentialité les personnes qui le souhaitent « dans un cadre apaisant et bienveillant », mais aussi en visioconférence.
Dans le cadre de l’appel à projet « Soutien aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles » lancé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Aix-Marseille Université a remporté une subvention de 50 000 euros pour financer ce projet, dont le coût global s’élève à 342 000 euros au total. « Le président Berton souhaite réellement mettre les moyens pour accélérer la lutte contre les discriminations et le harcèlement. AMU « socialement engagée », ce n’est pas qu’un slogan, ce sont avant tout des actes », insiste Isabelle Régner. Aix-Marseille Université entend s’entourer de partenaires pour permettre à ce service de fonctionner de façon optimale : le Défenseur des droits, le Camp des Milles, la Maison des femmes à Marseille, ou encore la Maison départementale de lutte contre les discriminations, afin de réorienter si nécessaire les victimes vers des interlocuteurs externes à l’université.
Qualité de vie sur les campus : la culture comme respiration…
Aix-Marseille Université planche également sur un autre dossier qui doit permettre aux personnels de libérer deux heures sur leur temps de travail, pour le consacrer à la pratique d’une activité culturelle, sportive ou à du mécénat de compétence. « La culture, comme le sport, est un enjeu fondamental dans la vie d’une université. Nous avons pu le constater durant la période de covid-19, pendant laquelle nous avons organisé des spectacles en visioconférence ; nous avons compris qu’il était important pour les étudiant-e-s de retrouver cette convivialité », relate Robert Fouchet, conseiller culture du président d’Aix-Marseille Université.
L’université dispose actuellement de deux « hubs » culturels : le Cube sur le campus Schuman, à Aix-en-Provence, et l’Hexagone sur le campus Luminy. Danse, chant, théâtre, peinture, photo, … des ateliers sont régulièrement proposés aux étudiants comme aux personnels pour s’exprimer au travers de l’art. Aix-Marseille Université laisse le champ libre aux étudiants comme au personnel pour exprimer leur art. Mais ce n’est pas tout : AMU tend aussi à les valoriser. Un concours de nouvelles littéraires a ainsi été organisé l’été dernier, ouvert à toute la communauté d’AMU. Côté peinture, une fresque monumentale créée par des étudiant-e-s de l’école des Beaux-Arts (rattachés à AMU) orne le mur de la bibliothèque Saint-Charles et a été inaugurée par Eric Berton début octobre.
Sans pour autant devenir artistes eux-mêmes, l’art reste à portée des étudiant-e-s et des agents en tant que simples spectateurs, en assistant aux représentations organisées comme le concert de l’orchestre Osamu&CO, qui s’est tenu samedi 4 décembre au Pharo. Ou encore à l’occasion des « siestes culturelles » qui se tiennent sur plusieurs campus entre midi et deux. Le concept : s’allonger sur un transat pendant une trentaine de minutes et se laisser bercer par la musique … Dans la stratégie qualité de vie sur les campus d’Aix-Marseille Université, la culture occupe donc une place essentielle. « La non qualité de vie vient d’un oubli de chacun à parfois se libérer, avoir un espace où il peut prendre du recul. C’est pourquoi nous voulons encourager le personnel et les étudiants à libérer leurs pensées, et briser les formes hiérarchiques qui peuvent exister entre eux », souligne Robert Fouchet.
A côté de la culture artistique, étudiants et personnels ont également accès à la culture scientifique de l’Université, qui propose par exemple une exposition sur l’histoire du calcul au sein du musée Fabry, situé sur le campus St Charles, ou encore des visites de laboratoires de recherche, comme le laboratoire de mécanique et d’acoustique de Saint-Charles.
Enfin, au travers du service commun d’action sociale et culturelle (SCASC), l’accès à la culture est facilité pour le personnel et les étudiants, en permettant par exemple d’accéder gratuitement à des représentations ou expositions.
Être au contact de la nature, la clé de l’épanouissement au travail et dans les études
Le bien-être physique et psychologique est intrinsèquement lié à notre environnement. C’est pourquoi Aix-Marseille Université, au travers de sa politique de développement durable, favorise la biodiversité sur ses campus : sentier botanique à Luminy, ruches sur les campus, jardins partagés … « Nous organisons aussi régulièrement des trocs verts, pour permettre aux étudiants et aux membres du personnels d’échanger des plantes et de se rencontrer ! », explique Mariane Domeizel, vice-présidente au développement durable. Afin de sensibiliser davantage à cette thématique, un groupe de travail se penche actuellement sur la création d’un parcours dédié au développement durable à l’adresse des doctorants pour aborder les questions de RSE et d’économie circulaire.
AMU a également adopté un plan de mobilité durable pour permettre aux personnels et aux étudiants d’utiliser plus facilement les mobilités douces pour se rendre sur leur lieu de travail (voir article sur la mobilité).
A suivre, le prochain volet de notre dossier :
Jean-Louis Moro. :« Aix-Marseille Université, un lieu de travail et un lieu de vie»
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