Le plan vélo de la Métropole voté en juin 2019 commence (péniblement) à prendre forme. L’institution a voté le 17 décembre dernier le lancement du concours de maitrise d’oeuvre pour la réalisation d’une piste cyclable entre Arenc et Mourepiane, un maillon de la ligne 1 nommée littoral, qui doit relier à terme toute la façade maritime marseillaise sur 23 kilomètres. « On ne peut que s’en réjouir », se félicite Etienne Tabbagh, élu d’opposition du groupe Printemps Marseillais.
En revanche, il s’étonne du prix affiché pour les travaux de cette petite portion de seulement 5,5 kilomètres : 16,2 millions d’euros. « Cela représente 3 millions d’euros du kilomètre alors que l’on sait que l’on sait que le coût moyen d’une piste cyclable est de 300 000 euros par kilomètre. C’est dix fois supérieur au coût réel ! », affirme-t-il en se référant au guide du coût des aménagements cyclables publié par le club des villes et territoires cyclables.
Face à cette remarque, Solange Biaggi, élue marseillaise métropolitaine de la majorité de droite, répond qu’il s’agit « d’une maitrise d’oeuvre globale qui comprend également la réfection de la route et des cheminements piétons ». Un argument qui peine à convaincre l’opposition.
Près de la moitié du budget total pour 6% des voies prévues
L’élue écologiste Anne Meilhac s’inquiète pour le financement de la suite du plan vélo marseillais : « Ce montant représente 45% des 36 millions prévus au total pour le plan vélo 2019-2024 pour l’ensemble de la ville de Marseille mais ne concerne que 6% du linéaire », relève-t-elle. Elle réclame ainsi un éclaircissement sur la ligne budgétaire concernée : « Dans un contexte de budget transport très contraint, il n’est pas acceptable de voir le budget Vélo s’évaporer, une fois de plus, dans des équipements pour les voitures et camions », prévient-elle.
Contactée par Gomet’, elle précise avoir demandé « que le budget du plan vélo soit clairement isolé au sein des 16,2 millions d’euros et que le solde disponible soit dès à présent alloué aux autres lignes du plan vélo, accompagné d’un échéancier clair, démarrant dès 2021. A ce jour nous restons sans réponse de la Métropole, élus et services », regrette-t-elle.
Dans l’attente d’obtenir des éclaircissements sur le financement de ce projet, Etienne Tabbagh en profite pour demander la poursuite de la sécurisation du reste de la voie littoral notamment sur le boulevard Charles Livon entre le Vieux-Port et la Corniche « qui est déjà très emprunté par les vélos dans des conditions très dangereuses ».