Ce jeudi 3 septembre, le syndicat des petites entreprises, la CPME Sud, faisait sa rentrée économique à l’hôtel Résidence à Marseille. Présentée par son président Alain Gargani, en présence d’autres acteurs de la région, la conférence de presse portait sur la situation des TPE-PME de la région face à la crise sanitaire.
« Aujourd’hui les TPE-PME sont en danger » alerte en ouverture de conférence le président de la CPME Sud. Le syndicat patronal implanté sur les six départements de la région représentant 70 000 petites entreprises . « Les aides données en urgence nous ont permis de survivre. Il y a donc beaucoup d’attentes sur le plan de relance.»
Dévoilé dans la même matinée, ce plan baptisé « France Relance » prévoit de consacrer en tout trois milliards d’euros – sur les cent milliards au total – pour consolider le capital des petites entreprises. Un montant qu’Alain Gargani juge « insuffisant ». Selon lui pour être efficace, « ce plan doit être accompagné d’autres mesures ». Il demande au mieux le « transfert du prêt garanti par l’État (PGE) en fonds d’investissement propre » au pis « l’étalement de son remboursement ».
Garanti pour l’instant à « un taux de 0,5% », et dont le coût est pris en charge par la banque la première année, ces prêts ont permis aux entreprises de se « reoxygéner ». Mais le leader de la CPME Sud se dit inquiet de l’avenir. « C’est au moment du remboursement que le tsunami arrive ».
Rembourser des charges supplémentaires pour l’entreprise
La seconde proposition concerne la prise en charge des coûts liés aux mesures sanitaires comme la mise à disposition de masques ou de gel hydroalcoolique. « Il faut rembourser une partie ou l’intégralité de ces charges supplémentaires pour l’entreprise ». Des charges que Caroline Baron, présidente de la Fédération Régionale de l’Habillement (FRH) estime atteindre les « mille euros pour une entreprise de cinq salariés ». « Soit l’équivalant de l’embauche d’un jeune ».
Le télétravail a aussi été pointé du doigt. Si Alain Gargani en reconnait certains usages bénéfiques, il alerte sur les risques. « L’entreprise n’est pas fondée pour travailler à distance, c’est une équipe, un état d’esprit ». Il requiert auprès des partenaires sociaux une « régulation du télétravail » en citant notamment l’exemple du « droit à la déconnexion ».
Cette « digitalisation » du travail impacte profondément le commerce des petites entreprises de textile relève Caroline Baron. « Si nous mettons tout le monde en télétravail, c’est la mort de l’entreprise ». Même constat chez les restaurateurs représentés par le Groupement National des Indépendants Hôtellerie et Restauration (GNI Sud). La vice-présidente Christiane Thibault, accompagnée du directeur de la branche en question Jean-Michel Nan, évoque des « restaurants vides car les personnes ne se déplacent plus pour travailler ».
Alain Gargani annonce la création d’une nouvelle commission régionale
Pour limiter la casse, la CPME Sud entend réaliser des enquêtes régionales pour « identifier très vite quelles sont les entreprises en difficulté pour les accompagner avant que ce ne soit trop tard ». La première d’entre elles, dresse le bilan suivant : « 52% des entrepreneurs étaient déjà en difficulté à la sortie de la crise du Covid. Aujourd’hui, 25% d’entre eux ne passeront pas le cap ».
Une seconde enquête est prévue pour le 22 septembre. Ce sera également l’occasion pour le syndicat d’en dévoiler plus sur le « scoop » – selon les mots du président – de u matin : la création d’une nouvelle commission régionale « qui va s’adosser sur les tribunaux de commerce pour accompagner les chefs d’entreprise en difficulté». La commission, qui n’a pas encore de nom, devra réunir « des juges de tribunaux de commerce, des spécialistes en banque, des avocats et des experts comptable ». Une première réunion régionale est annoncée pour la semaine prochaine.
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