La députée de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, Alexandra Louis, a inauguré sa permanence parlementaire, vendredi 19 janvier, en présence de Christophe Castaner, délégué général de La République en marche. La jeune avocate se place en rempart au Front national et à ses idées.
Il y a les inconditionnels, ceux qui, au soir du second tour des élections présidentielles, fêtaient la victoire d’Emmanuel Macron à la Boate. Puis d’autres visages. De nouvelles têtes qui ont décidé de se lancer dans l’aventure En marche, aux côtés d’Alexandra Louis. Vendredi 19 janvier, dans la permanence parlementaire de la députée de la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, aux murs impeccablement blancs, la jeune femme répond aux questions des journalistes, dont l’incontournable : « Si Christophe Castaner se présente à la mairie de Marseille, ferait-il un bon candidat ? ». Il faut dire que la présence ce soir-là du délégué général de La République en marche tombait à point nommé, après l’hypothèse lancée la veille de sa candidature à la mairie de Marseille. Mais Alexandra Louis préfère se concentrer sur la construction d’un projet. « Avant d’évoquer un candidat, un projet se construit tout d’abord avec une équipe, avec du temps. Ce sont d’anciens réflexes de raisonner en termes de stratégie et d’alliance. C’est une logique de projet et non pas de personne qu’il faut mettre en place. » Néanmoins, si Christophe Castaner se décidait à briguer le fauteuil de Jean-Claude Gaudin en 2020, elle n’hésiterait pas à le soutenir, « s’il est là avec nous pour porter un projet ».
« Il n’y a aucun territoire interdit, ni propriétaire du FN »
Depuis son élection aux dernières législatives sur les terres du Front national, Alexandra Louis, s’est très peu exprimée face aux caméras, mais réagit presque systématiquement par voie de communiqué de presse. L’avocate de formation dit connaître les « blessures de ce territoire, les inquiétudes, le sentiment parfois d’abandon et souvent d’échec. » Hasard du calendrier, la maire FN du secteur, Sandrine d’Angio (nièce de Stéphane Ravier), présentait ses vœux à quelques centaines de mètres de la permanence de la parlementaire. Une occasion pour Alexandra Louis de rappeler dans son discours qu’elle a « battu son oncle en juin dernier, celui-là même qui fait de ses inquiétudes et de ses craintes, un véritable commerce », appelant à ce que « collectivement, encore et encore, nous combattions cette famille ». Dans cette bataille contre l’extrême droite, il était important pour qu’un membre du gouvernement se déplace, en l’occurrence Christophe Castaner. « C’est fort de symbole et cela montre qu’aucun territoire ne sera abandonné », affirme la jeune femme, et pour le patron d’En Marche, « il n’y a aucun territoire interdit, ni propriétaire du FN ».
C’est sur le terrain, mais aussi depuis sa permanence où est affiché le portrait en noir et blanc de Winston Churchill, qu’Alexandra Louis veut faire bouger les choses. Elle envisage l’endroit, comme un « lieu d’échanges, de concertation et de construction, où l’on prend le temps d’expliquer ce que les mesures peuvent changer au quotidien car on doit faire de la pédagogie… » ; avec également comme objectif d’y faire des réunions citoyennes. La première, dont la date n’a pas été arrêtée, sera consacrée à l’égalité homme-femme. Loin de la permanence politique à l’ancienne, le lieu « vivra » et sera animé grâce aux bénévoles quand la députée est à Paris. Un changement de méthode qui, elle l’espère, poussera d’autres à s’engager. Pour Christophe Castaner, Alexandra Louis, « incarne le renouvellement politique, cette génération de femmes et d’hommes qui, à l’Assemblée nationale, ont découvert les modes de fonctionnement et s’y sont investis passionnément ».
Dans l’accompagnement de ces jeunes recrues, le secrétaire d’État n’est pas avare de conseil pour les aider à avancer « sans jamais se laisser enfermer et la meilleure façon d’éviter ça c’est de bien faire bien le boulot ».