L’idée de la création “Ghost” est née à la suite d’une commande passée par le festival Diaghilev de Saint-Pétersbourg, en hommage au chorégraphe et danseur classique français Marius Petipa qui vécut 63 ans en Russie, jusqu’à sa mort en 1910.
Cette courte représentation contemporaine de vingt minutes évoque l’idée que tout chorégraphe peut être visité par les fantômes de ses créations. Elle est interprétée par les danseurs Nuriya Nagimova, Mirea Delogu et Antoine Dubois, tous trois issus du Ballet Preljocaj, ainsi que d’Anna Gueho et d’Alice Leloup, du Ballet de Bordeaux. “Ghost” est à ce jour la première chorégraphie d’Angelin Preljocaj dansée sur pointes, un clin d’oeil au maître de ballet Petipa, père du Lac des Cygnes (1895, opéra Tchaïkovski), du ballet Casse-noisette (1892) et de Cendrillon (1893). L’arrangement musical de la pièce est rythmé par l’accent sec et vigoureux du violon sur fond tribal et crée une allure effrénée, une sorte “d’ambiance de psychose” selon Angelin Preljocaj. On le doit au collectif 79D, auteur de la bande son du film “Polina, danser sa vie”, réalisé en 2016 par le chorégraphe d’origine albanaise.
Répétition ouverte au public : Angelin Preljocaj donne le rythme
Une répétition du spectacle ouverte au public le 13 novembre s’est déroulée une semaine avant la représentation officielle, au coeur d’un studio du Pavillon Noir. Quatre jeunes danseuses sur pointes enchainaient alors arabesques, grand jetés aériens, demi-tours et petits pas, qui constituent les bases du ballet classique, mais pourtant réalisés à un rythme soutenu.
Sitôt que les jeunes filles tentaient de suivre le cours de la chorégraphie, elles se faisaient interrompre par les remarques quasi automatiques de leur professeur. “Mirea, tu n’es pas sur les temps. On a dit que tu finissais sur le 8“, commente Angelin Preljocaj, impassible. Le niveau d’exigence est élevé bien sûr, mais cette rigueur est essentielle pour atteindre l’excellence des grands ballets contemporains. “La répétition touche à sa fin, allez donc sécher votre sang mesdemoiselles“, ironise le chorégraphe, affichant un sourire moqueur. “Il est vrai que je suis exigeant, mais je tente pour autant de respecter les danseuses avec lesquelles je travaille, à l’image du respect qu’elles ont pour moi. Elles sont assez motivées et habitées par leur passion pour travailler d’arrache-pied toutes seules quand elles ont conscience de leurs erreurs, sans que j’aie besoin d’intervenir“, confie Angelin Prelojocaj.
La création “Ghost” est attendue au Pavillon Noir du 20 au 23 novembre à 20h et précédera la création Still Life (2017) de 45 minutes, interprétée par six danseurs du ballet Preljocaj. Symboliquement, Still Life représente l’allégorie de la mort, du temps et de la vacuité des passions.
“Ghost” sera présentée au théâtre Alexandrinski à Saint-Petersbourg dans le cadre du festival Diaghilev à partir du 27 novembre, à l’Opéra Confluence d’Avignon le 10 avril prochain, et achèvera sa tournée par une représentation au Théâtre Municipal de Carcassonne le 10 décembre 2019.
Informations pratiques :
> Accédez à la billetterie en ligne du Pavillon Noir.
> Du 20 au 23 novembre à 20h au Pavillon Noir à Aix-en-Provence
> Tarif: de 10 à 25 euros