Deux jeunes femmes ont été tuées à coups de couteau, dimanche 1er octobre, sur le parvis de la gare Saint-Charles, à Marseille, par un homme qui a crié « Allah Akbar » selon des témoins, avant d’être abattu par des militaires. L’enquête a été confiée au parquet antiterroriste de Paris, en plus du parquet de Marseille ; il doit encore établir s’il s’agit bien d’un acte terroriste, a déclaré sur place le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, dans des propos rapportés par l’AFP. « À partir du moment où le parquet antiterroriste a été saisi, c’est qu’il y a cette possibilité, mais aujourd’hui nous ne pouvons l’affirmer de façon assurée », a insisté M. Collomb.
Selon l’AFP, les deux victimes de cette attaque, perpétrée vers 13h30 sur le parvis de la gare principale de Marseille, doivent encore être identifiées. Elles « auraient environ 20 ans », selon une source policière. L’une aurait été égorgée et l’autre poignardée, selon une source proche de l’enquête. Connu pour des faits de droit commun, sous plusieurs identités, l’assaillant n’avait « pas de papiers sur lui », mais il a été identifié grâce à ses empreintes digitales, selon cette source citée par l’AFP. Il a été rapidement abattu par des militaires de Sentinelle, après les sommations. Les réactions des principaux élus ont été très rapides, entre stupeur et horreur .
Jean-Claude Gaudin (maire de Marseille, président de la Métropole Aix-Marseille) : « Ce qui s’est passé cet après-midi à la gare Saint-Charles est une horreur. Deux jeunes femmes ont été assassinées dans ce lieu symbolique, emblème d’une ville ouverte sur tous les horizons, par un homme qui agissait au nom du mal. C’est une tragédie dont l’ampleur a pu être limitée grâce à l’intervention immédiate de l’un des hommes de l’opération Sentinelle. Je tiens à remercier ces hommes et ces femmes présents tous les jours sur le terrain pour le dévouement et le courage dont ils font preuve pour assurer la sécurité des Marseillais et de tous nos visiteurs. Cette ignominie est une nouvelle expression de la barbarie qui menace nos démocraties et qui a frappé à Marseille comme hier à Paris, à Londres, à Bruxelles, à Madrid, à Barcelone, à Nice … Nous ne céderons rien dans ce combat où nos valeurs, quoi qu’il en coûte, triompheront. Au nom de toutes les Marseillaises et tous les Marseillais j’adresse mes plus sincères condoléances aux familles des deux victimes. »
Le président de la République, Emmanuel Macron, a réagi dans un tweet tandis que le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, se rendait sur place gare St Charles, en fin d’après-midi (photo capture Twitter).
Profondément indigné par cet acte barbare, en peine avec les familles et les proches des victimes de Marseille.
Je salue les militaires de Sentinelle et les policiers qui ont réagi avec sang froid et efficacité.— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 1 octobre 2017
Une fois encore nous mesurons le dévouement et l’exceptionnel engagement des militaires de Sentinelle. Je leur rends hommage.#Marseille pic.twitter.com/pHUFkyQLLo
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 1 octobre 2017
Renaud Muselier (président de la Région Paca) : « Je me suis rendu cet après midi à la gare Saint-Charles pour saluer le militaire de l’Opération Sentinelle qui a abattu l’assassin des deux jeunes femmes, ainsi que l’ensemble de nos forces de l’ordre. En s’attaquant sauvagement à ces deux jeunes femmes, le barbare s’est attaqué à la République toute entière. Une fois de plus, c’est grâce au sang froid et au courage de nos forces de l’ordre que l’individu a été mis hors d’état de nuire. Grâce aux caméras de vidéo-protection que nous avons installées dans nos gares, nous disposons des images de cette ignoble agression. Elles permettront aux enquêteurs de faire toute la lumière sur l’attaque que nous avons subie. Je tiens également à remercier le Ministre de l’Intérieur qui s’est immédiatement rendu sur place pour féliciter les forces de l’ordre. »
Martine Vassal : « Nous ne reculerons jamais »
Martine Vassal (présidente du Département des Bouches du Rhône) : « Je tiens à saluer avec force le professionnalisme et le sang froid des militaires de l’opération Sentinelle qui ont abattu le terroriste à la gare Saint-Charles. Toutes mes pensées vont aux familles des victimes. Le Ministre de l’intérieur vient aujourd’hui dans notre cité. Il connaît ma détermination. Je suis à la disposition de l’État pour aider à financer une meilleure sécurisation de l’espace public. Aucune faiblesse, aucun compromis. Cette guerre se gagne à l’extérieur et à l’intérieur. Nous ne reculerons jamais. »
Samia Ghali (sénatrice PS des Bouches-du-Rhône) : « Marseille attaquée, un sentiment d’effroi me prend aux tripes. La gare Saint-Charles n’est pas un lieu neutre, c’est un lieu populaire mêlé de voyageurs et de Marseillais, un lieu de vie familiale aussi. Malgré la vigilance permanente et renforcée dans un contexte de menaces élevées, malgré les 12 attentats déjoués en France et 18 villes suivies attentivement, le risque zéro n’existe plus. Aujourd’hui, dans notre ville, à Marseille, deux femmes ont été sauvagement tuées en plein jour, sur le parvis de la Gare Saint Charles, dans un des lieux les plus surveillés par les militaires et la police. Mes premières pensées vont à ces deux jeunes victimes et à leur famille dont je partage et mesure la douleur et l’effroi. Je tiens à féliciter la bravoure et le sang froid dont font preuve à chaque instant les forces de l’ordre. Se sachant eux-mêmes des cibles potentielles, ils font preuve d’un dévouement sans faille dans l’intérêt de la Nation et pour préserver la vie de milliers de Français. Nous leur devons tant. Chacun à la place qui est la sienne à son rôle à jouer, les citoyens en restant comme aujourd’hui vigilants, l’État, le gouvernement et le Parlement en garantissant la sécurité des Français aux travers de mesures efficaces pour lutter contre le terrorisme. »
Samia Ghali : « Pas de vraie liberté sans sécurité »
« Le projet de loi Anti-terrorisme en discussion doit être ce moment d’unité de la nation face aux attaques terroristes proteïformes auxquelles nous devons faire face et contre lesquelles nous devons protéger les français. En dehors de toutes considérations partisanes, en responsabilité, j’assume de défendre une position ferme : il ne peut y avoir de “vraie” liberté pour nos concitoyens, sans renforcement de nos politiques de sécurité face à la menace terroriste. Je trouve que les polémiques qui sont faites sur les soit-disantes restrictions de liberté liées à ce projet sont irresponsables. Éreinter le terrorisme sera un chemin long pour lequel nous devons efficacement protéger notre démocratie. »