L’anglo-indien Liberty Steel est le seul candidat à proposer de reprendre l’ensemble du groupe Ascométal dont le site de Fos-sur-Mer. Cependant, pour compléter son offre un peu faible de 120 millions d’euros, il sollicite une participation financière de la Région.
Les pouvoirs publics vont peut-être devoir une fois de plus mettre la main à la poche pour sauver Ascométal. Le groupe anglo-indien Liberty Steel a mis sur la table une offre de 120 millions pour reprendre lʼensemble des sites de lʼaciériste mais compte sur un soutien de 30 millions de la part des trois grandes régions concernées : Grand Est, Haut-de-France et Provence-Alpes Côte dʼAzur. Des contacts auraient déjà été pris pendant les fêtes entre la direction de Liberty Steel et le cabinet de Renaud Muselier. Pour lʼinstant, la Région confirme suivre le dossier de très près mais attend des précisions sur le projet de lʼindustriel. En 2014, l’État avait déjà déboursé 35 millions dʼeuros pour soutenir la reprise dʼAscométal par Franck Supplisson et 480 millions dʼeuros dans Vallourec, dont il est actionnaire à 15%, en 2016. Les régions Lorraine et Haut-de-France ont elles-même investi dans leurs usines respectives pour assurer leur pérennité.
LʼEtat trop impliqué pour se contenter dʼarbitrer
Mardi 9 janvier, dans l’après-midi, Pierre Dharréville, député PCF de la 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône, sʼest rendu à Paris avec les syndicats pour rencontrer Jean-Pierre Floris, le délégué interministériel aux restructurations dʼentreprise. En novembre dernier, lʼélu a interpellé le Bruno Le Maire sur la situation de lʼentreprise et ce dernier lʼa assuré quʼil trouverait une solution pour lʼindustriel : « LʼEtat a largement investi dans cette entreprise lors des précédentes périodes de turbulence. Il ne peut aujourdʼhui se contenter dʼarbitrer et doit pleinement sʼengager pour la préservation de lʼemploi », insiste le député. En réponse, le ministère lui a assuré être en contact régulier avec les repreneurs et attendre de leur part plus de précisions sur le projet industriel. Liberty Steel est le seul candidat à proposer une reprise de lʼensemble du périmètre dʼAscométal mais lʼoffre du suisse Schmolz & Bickenbach sʼélève à 135 millions dʼeuros bien au-dessus de celle du britannique. Par contre, cette proposition exclut les sites de Paris, Ascoval et Fos-sur-Mer. Cependant, Schmolz semble ouvert à une association avec un autre groupe industriel qui serait intéressé par la reprise de ces usines. Lʼespagnol Sidenor qui a également fait une offre semble par ailleurs intéressé par le site de Fos qui serait complémentaire de ses activités.
La disparition de lʼusine de Fos impacterait toute la filière régionale
« On ne peut accepter la disparition du site de Fos-sur-Mer qui dispose dʼinstallations très performantes. Il est impliqué dans de nombreux projets industriels locaux qui dépendent de lui », rappelle Pierre Dharréville. Par exemple, la future usine de production dʼhydrogène Jupiter 1000 prévoit dʼutiliser le CO2 expulsé par les cheminées dʼAscométal pour produire de lʼhydrogène. Lʼindustriel est également au cœur du projet de création dʼune filière de déconstruction navale autour de lʼétang de Berre. Les 440 salariés de Fos-sur-Mer attendent avec inquiétude lʼévolution des offres des candidats pour connaître leur avenir. Pour lʼinstant, les syndicats jugent la proposition de Schmolz & Bickenbach la plus sérieuse sur le plan industriel mais son périmètre reste insatisfaisant, tandis que celle de Liberty Steel manque encore de précision. Le tribunal de grande instance de Strasbourg auditionne ce mercredi 10 janvier, les différents candidats à la reprise dʼAscométal et prendra sa décision finale le 20 janvier prochain.
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