La société Culturespaces va continuer à exploiter les Carrières des Lumières dans la commune des Baux-de-Provence jusqu’en 2027. Sous contrat de délégation de service public (DSP), la gestion du site se trouvait dans une querelle judiciaire depuis 2010, mais suite au pourvoi déposée par la Ville des Baux, le Conseil d’Etat (plus haute juridiction) a annulé l’arrêt de Cour administrative d’appel de Marseille qui avait décidé de résilier le contrat avec Culturespaces.
« Par cette décision, le Conseil d’Etat reconnait que les arguments de la commune étaient recevables et que le contrat doit se poursuivre en toute légalité » confirme la mairie des Baux-de-Provence dans son communiqué diffusé le 24 octobre.
Haut lieu de tourisme en Provence, les Carrières attirent près de 800 000 visiteurs chaque année et génère entre un million et 1,5 million d’euros de revenus pour le village des Baux-de-Provence qui compte moins de 400 habitants.
Une bataille juridique depuis plus de dix ans
La décision du Conseil d’Etat vient clôturer une offensive judiciaire menée dès 2010 par Cathédrale d’images, société de spectacles à l’origine des projections pariétales dans les Carrières du village des Baux qui ont vu se jouer Le testament d’Orphée de Jean Cocteau.
La société fondatrice avait contesté l’attribution de la gestion du site à Culturespaces, l’accusant d’avoir bénéficié d’avantages concurrentiels. En janvier 2023, le gérant de Culturespaces, Bruno Monnier, a été condamné à six mois de prison avec sursis et 60 000 euros d’amende pour « recel de favoritisme », sa société avait dû verser quant à une amende de 100 000 euros.
L’ancien maire des Baux-de-Provence, Michel Fenard, qui avait accordé la délégation de service public à Culturespaces, a lui été condamné pour « délit de favoritisme » à quatre mois de prison avec sursis. Culturespaces, son PDG et l’ancien élu de cette commune ont également été solidairement condamnés au civil à payer 551 203 euros d’indemnisation à Cathédrale d’images.
Culturespaces avait fait appel de la décision pour maintenir son activité aux Carrières des Lumières. Malgré ses condamnations, la société d’expositions immersives présente par ailleurs à Aix-en-Provence (Hôtel de Caumont), Paris, New York, Amsterdam et Dubaï, avait échappé à l’interdiction avec sursis de postuler pendant deux ans à des marchés publics. Le contrat entre la Ville des Baux-de-Provence et Culturespaces devait donc être résilié ce 1er novembre 2023, le temps de permettre à la commune de trouver un nouveau prestataire … Une décision annulée qui vient ressouder les liens entre les Baux et son créateur numérique favori.
La nouvelle stratégie “Destination les Baux-de-Provence”
L’issue de ce litige concernant les Carrières des Lumières permet à la maire Anne Poniatowski et son conseil municipal d’envisager « avec sérénité l’élaboration et la mise en œuvre de la nouvelle stratégie « Destination les Baux-de-Provence ». « Cette stratégie, précise la mairie, inclut la reprise par la commune le 1er novembre prochain de la gestion du site du « Château des Baux-de-Provence. » qui était jusqu’à présent géré par Culturespaces.
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