Une belle victoire, mais pas de “blanc seing” pour Emmanuel Macron… À peine l’extrême droite écartée des présidentielles, le combat reprend de plus belle pour les législatives, à en croire les déclarations des principaux leaders politiques.
François Baroin, sénateur-maire de Troyes, directeur de la campagne Les Républicains pour les législatives, a félicité sur France 2 le nouveau président. Mais « je suis évidemment dans l’opposition et j’aurai la charge de mener le combat des législatives », a-t-il promis. Il a aussi prévenu ceux qui seraient tentés de travailler avec Emmanuel Macron, à l’instar de Bruno Le Maire : « Ceux qui rejoindront Emmanuel Macron quittent la famille [Les républicains] ». Par ailleurs, il n’a pas exclu de pouvoir être le prochain premier ministre en cas de majorité LR aux législatives : « Je vais me battre pour une majorité absolue ».
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise arrivé en quatrième position au 1er tour, s’est félicité de l’éviction de l’extrême droite mais a tenu à mobiliser ses troupes pour les législatives, évoquant la « résistance ». Sans pouvoir s’empêcher de s’en prendre durement au président sortant dans son discours, puis à la presse dans un tweet vengeur: « Ce soir s’achève la présidence la plus lamentable de la Ve République. Marine Le Pen arrive 3e de ce second tour après monsieur Macron, et l’abstention et les votes blancs. Les élections législatives doivent montrer qu’après un vote de refus et de peur, il est temps de faire un choix positif. J’appelle tous ceux qui veulent rompre avec le passé à voter aux législatives pour la France insoumise. Fédérez-vous les gens, ne lâchez rien. Ce pays n’est condamné ni aux riches ni aux haineux. À notre appel, le 18 juin, au second tour des législatives, notre résistance peut être victorieuse. »
Puis dans un autre tweet, il n’a pu s’empêcher de s’en prendre à des journalistes qui avaient mal entendu sa première phrase : « J’ai dit : «la présidence la plus lamentable». Les journalistes PS traduisent ‘l’élection la plus lamentable’. La presse la plus minable. »
[pullquote]« La victoire d’Emmanuel Macron est un succès pour la République[/pullquote] Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis estime que seul le Parti socialiste incarne désormais la gauche. « La victoire d’Emmanuel Macron est un succès pour la République qui ce soir est mise à l’abri. Nous sommes fiers d’avoir contribué à freiner la poussée nationaliste en appelant explicitement à voter pour Emmanuel Macron. […] Malgré la menace, beaucoup de nos concitoyens ont choisi l’abstention. Avec près de 11 millions de voix, l’extrême droite atteint ce soir un triste record pour notre pays. Ce résultat est à l’image de cette campagne : il est déroutant voire inquiétant. Ce résultat, nul ne peut s’en satisfaire, il a une trop grande part d’ombre. Ce résultat est un appel urgent au rassemblement. […]
C’est le rôle irremplaçable de la gauche de rassembler les Français et de redonner sa force et son unité à la France. Notre position est donc claire : la France doit avancer, mais en ne laissant aucun des siens au bord du chemin. Nous nous battrons pour que personne ne reste en marge. C’est dorénavant notre rôle. Le pays a besoin de tous ses enfants et d’abord de la gauche. Ni Emmanuel Macron – un peu normal car Président-, ni Jean-Luc Mélenchon, étonnant, n’ont revendiqué la gauche. Nous sommes dorénavant la gauche. »
Enfin le FN, qui devrait se transformer, comme l’a annoncé Marine Le Pen après sa défaite, entend se positionner comme une force d’opposition des “patriotes” contre les “mondialistes”, selon les mots de la candidate perdante.