« Qu’est-ce qui précède une crise ? » s’interrogeait l’historien de l’économie Jacques Marseille : « c’est l’euphorie. ». Il en est ainsi pour la Caisse d’épargne pour son bilan 2019. Lors d’une conférence de presse le 1° juillet, le nouveau staff installé depuis moins d’un an fait état « d’une belle année commerciale 2019 » :
Les encours de crédits s’élèvent à 25,5 milliards d’euros, en progression de 4% par rapport à 2018.
Les dépôts de la clientèle atteignent 36,2 milliards € soit une progression de 5%.
Le produit net bancaire, le chiffre d’affaires de la banque coopérative, s’affiche à 761 millions €, ce qui maintient la Caisse d’épargne CEPAC à la 2e place des Caisses du groupe ceci avec des taux d’intérêt toujours très bas donc des ressources d’intermédiation rabotées.
L’année 2019 a vu aussi le taux de risque baisser avec une provision limitée à 75,5 millions €, ce qui permet d’améliorer son coefficient d’exploitation de 0,7 point, à 59,2 %. Ceci malgré une baisse du produit net bancaire de 2,1%. Cette exploitation améliorée permet un bénéfice en hausse de 3,8 % avec un résultat net de 160 millions €. Enfin, « euphorie » de l’année 2019 toujours, une partie des 306 523 sociétaires a souscrit des parts sociales en nombre, ce qui porte les fonds propres à 3,8 milliards d’euros, en augmentation de 8%. Le ratio core tier one (1) est stable à 20,3 % soit pratiquement le double des exigences de Bale III.
Si la Cepac est une banque régionale, puissante, si le siège historique place Estrangin est toujours la base arrière du groupe, le business est pour 40% réalisé Outre-mer avec 885 salariés. Symbole de cette mutation et de cette maturation des acquisitions amorcées par Charles Milhaud en 1996, la conférence de presse est présentielle pour la presse phocéenne, mais les Outre-mer sont présentes avec trois confrères en visioconférence, très intéressés par cette banque active sur trois continents avec 68 agences sur 248 au-delà du territoire métropolitain.
La Cepac accusait un retard avéré sur la satisfaction du million et demi de clients, un score handicapant pour la croissance commerciale. Ce fut une priorité de Joël Chassard, président du directoire. La Cepac utilise le NPS (2) pour mesurer régulièrement ses progrès ou ses marges de progrès. La Cepac a travaillé avec les équipes sur l’accueil du client : les particuliers ont gagné 18 points de confiance, les professionnels, 37 points, et les entreprises 10 points. La banque marseillaise sort de la zone rouge pour se hisser dans les premières places du groupe BPCE pour les particuliers et professionnels.
Un appartement acheté sur 5 est financé par la Cepac
Sur le marché des particuliers, un ancrage historique de la Caisse d’épargne, 539 500 clients ont leur compte principal à la Cepac ; les financements ont progressé en 2019 de 19 % atteignant 3,3 milliards d’euros. Sur le crédit immobilier, où la Caisse a toujours une offre performante, la part de marché sur le continent s’établit à 18,7 % (un appartement acheté sur 5 est financé par la Cepac !) et à 14,7 % outre-mer. En crédit conso, la part est de 13,8% sur le continent et de 11,4% outre-mer, sur un marché concurrentiel où les crédits en ligne gagnent du terrain.