« Beaucoup d’élus confondent encore le revêtement et la structure. Or on peut poser du bois à l’intérieur, pour le confort et la qualité de l’air des habitants ou des travailleurs. Extérieurement, on peut s’adapter à l’environnement méditerranéen, aux contraintes d’un PLU, ou encore aux besoins d’une entreprise » explique M. Bouquet, en marquant bien la séparation en façade et ossature. De fait, Emmanuel Dujardin l’affirme, « Nous sommes à un tournant. Même les majors du BTP, qui n’étaient habitués à faire que du béton, investissent les filières bois ».
Les exemples viennent de Bordeaux, Nice, Paris…
De fait, dans la cité phocéenne, l’intérêt des décideurs pour le bois semble nul. « ADIVBois [ndlr : l’Association pour le développement des immeubles à vivre en bois] a lancé un appel à manifestations d’intérêt il y a deux ans, raconte Emmanuel Dujardin en forme de témoignage, en invitant les collectivités territoriales à proposer des sites pour le lancement de concours. L’une des seules qui n’a pas répondu, c’est Marseille » déplore-t-il, pointant l’absence de proposition venant de l’EPA Euroméditerranée, qui pourtant dispose d’un « foncier de folie ».
« Euromed est un endroit où l’on devrait pouvoir tester des choses, surenchérit-il. A chaque fois qu’on en discute, ce n’est pas encore mûr. Je regrette quand même qu‘on ait pas, dans notre environnement ici, d’établissement public qui vienne montrer l’exemple ». A l’opposé de la cité phocéenne, Jean-Paul Gandolfi érige en exemple une autre ville, qui elle s’est emparée du sujet : « chaque année, Bordeaux passe commande de 20 000 mètres carrés de construction en bois. Ce sont eux qui vont faire la tour la plus haute en logements ».
Autre ville motrice en matière de bois, plus proche de nous, Nice semble avoir une longueur d’avance : « On voit bien que Nice maintenant est content de dire que la plus haute tour de bureaux en bois, elle est chez eux » dit Stéphane Bouquet, qui voit là une « émulation positive » entre les villes. « On aurait vraiment eu envie au titre du club Innov’ Bois qu’il y ait un démonstrateur métropolitain sur le périmètre d’Euroméditerranée, que l’on s’empare du droit à l’expérimentation. On attend, on espère » disent les trois hommes, qui affirment régulièrement solliciter l’EPA sur le sujet.