2016 : la Banque populaire provençale et corse entrait en fusion avec la Banque populaire de la Côte d’Azur et la banque Chaix pour devenir la Banque Populaire Méditerranée. C’était à la fois attendu depuis longtemps car la taille des deux banques ne correspondait plus au standard du groupe et une surprise car c’est la Banque populaire de la Côte d’Azur qui avait le lead sur cette fusion. Ce fut donc compliqué et long. Les choix de management de faire du chabada en ménageant les structures et les managers en place ne furent pas des plus opérationnels, et la culture de proximité qui est l’ADN de cette banque des artisans et commerçants était écornée.
Les résultats de l’année 2023 montrent enfin que la fusion bancaire, toujours longue à mettre en œuvre (comme les exemples précédents du Crédit Agricole l’ont montré) demande du temps pour être efficiente. En 2022, la Banque populaire Méditerranée avait réalisé un résultat exceptionnel avec un produit net bancaire (PNB) supérieur à 400 millions d’euros et un résultat net supérieur à 60 millions d’euros.
Sabine Calba, directrice générale de la banque en a fait un défi : ce ne devait pas être un résultat éphémère, mais il fallait stabiliser à ce niveau la rentabilité du groupe mutualiste. Pari gagné avec 401,8 millions d’euros de PNB et un résultat net de 64,6 millions d’euros pour 2023. L’année était compliquée avec la hausse des taux et la baisse de rentabilité de l’intermédiation bancaire, plus la chute de 50% des prêts immobiliers.
La direction de BPMed a fait le choix du retour à la proximité en privilégiant les entretiens directs avec les clients : 113 000 rendez-vous, dont 12 000 avec les entreprises et 63 000 avec les clients professionnels. Avec une formation accentuée des personnels : 35 heures par an pour chaque salarié. Résultat : la banque réussit à augmenter de 6% son taux de commission avec notamment des services en assurance ou en gestion de patrimoine.
Signe d’une banque dorénavant unifiée, l’assemblée générale, après avoir investi la Côte d’Azur et Marseille, s’est tenue dans le Vaucluse, le 15 mai, avec 550 participants mobilisés, venus de toutes les agences avec l’envie de renforcer le modèle coopératif fort désormais de plus de 200 000 sociétaires.
Banque Populaire Méditerranée : des agences spécialisées
Symbole aussi de cette unité retrouvée, la banque repart à l’offensive. D’abord sur ses clients privilégiés portés par la Casden (actionnaire du groupe) vers les fonctionnaires pas uniquement les enseignants. Puis avec la mise en place d’agences spécialisées dont une dans le vitivinicole qui va affronter directement le leader du marché régional, le Crédit Agricole. Six personnes ont été recrutées, des professionnels de terrain plutôt que des financiers, ils seront rejoints au fur et à mesure que les compétences seront identifiées par encore une demi-douzaine de conseillers qui doivent comprendre les fondamentaux de cette profession saisonnière, soumise aux aléas climatiques, aux mutations du marché et aux difficultés de transmission.
BP Med s’est doté aussi d’une équipe spécialisée pour l’instant de trois conseillers dédiés aux entreprises en difficulté. « Ces clients ont besoin d’une expertise spécifique souligne Vincent Thirion, directeur général adjoint, une agence d’accompagnement et pas une banque spécialisée qui risque de les stigmatiser auprès de leurs clients, partenaires et fournisseurs ». Les conseillers d’entreprise sont assez désemparés face aux difficultés majeures d’une PME en crise et il est nécessaire de proposer une expertise juridique autant que financière, managériale, patrimoniale, voire humaine pour l’entrepreneur en difficulté. Cette agence, s’il s’avère utile, pourra s’étoffer au cours des prochains mois. Autre secteur où la BPMed est à l’offensive celui de la santé avec une agence spécifique créée depuis juin 2023.
Le mur de la dette, une fiction
Enfin, la catastrophe annoncée, de semestre en semestre par les oiseaux de mauvais augure, sur les remboursements du PGE, n’est toujours pas advenue. Le taux de casse est limité à 4,8 % pour un total distribué de plus de 1,2 milliard d’euros. « C’était le bon outil pour traiter le problème », confirme Philippe Dumas directeur général adjoint. BPMed peut ainsi baisser son coût du risque de 15% .
Pour cette année 2024, BPMed attend beaucoup des retombées des Jeux olympiques, de la flamme jusqu’aux épreuves paralympiques. Elle soutient directement un certain nombre de sportifs et depuis longtemps est engagée sur la voile.
BP Med a de plus lancé une enquête économique sur les impacts financiers des Jeux Olympiques dans notre région : les retombées de l’arrivée de la flamme seraient de l’ordre de 18 à 20 millions d’euros et pour l’ensemble des Jeux Olympiques de l’ordre de 200 millions d’euros.
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