La Métropole Aix-Marseille Provence et son organe dédié aux mobilités, la RTM (Régie des transports métropolitains) présentaient, mercredi 29 mai, les premières améliorations du réseau de bus qui s’inscrivent dans son projet de modernisation de l’offre.
En avril, nos confrères de Marsactu écrivaient que la Métropole préférait finalement temporiser la réforme qui n’aurait « pas [lieu] avant les élections » municipales de 2026, malgré la tenue d’une concertation qui a recensé 7000 contributions, début 2023.
Finalement, ce projet semble avoir bénéficié d’un coup d’accélérateur, puisque les premières « améliorations » entreront en vigueur dès ce samedi 1er juin. « Nous ne sommes pas en retard, et nous sommes même en avance puisque la réforme aurait dû démarrer au 1er janvier 2025 », se targue la présidente de la RTM Catherine Pila.
Interrogée par Gomet’, l’élue précise : « Nous nous sommes adaptés aux résultats de la concertation. Un Marseillais sur trois ne voulait pas changer ses habitudes. Nous phasons les choses en échelonnant la réforme plutôt que de l’imposer dans sa totalité d’un coup. Il ne s’agit en aucun cas d’un manque d’ambition, ni d’une ambition revue à la baisse », tient-elle à préciser.
Renforcement de la desserte en soirée et de nuit dès le 1er juin 2024
Concrètement, la refonte voulue par la Métropole se découpera en trois phases. La première, à partir du 1er juin donc, prévoit ainsi le renforcement des lignes de bus en soirée, jusqu’à 1h du matin. « La desserte en soirée est apparue comme l’une des premières préoccupations des participants à la concertation. L’objectif, progressivement, est de faire circuler les lignes de jour en soirée » explique Anne-Cécile Charil, responsable au sein de la direction des études de la Métropole. Sept lignes viendront donc dès samedi s’ajouter aux lignes existantes, portant le nombre de lignes de soirée à 17 lignes au total : c’est le cas notamment des très prisées lignes 19 (Castellane – Madrague de Montredon) et 83 (Mucem – Rond-point du Prado) qui circuleront jusqu’à 1h du matin toute l’année, avec un bus toutes les 15 minutes l’été (toutes les 30 minutes le reste de l’année), ainsi que des lignes B1, B2, 23 et 72.
Après 1h du matin, il sera possible de se déplacer de nuit, jusqu’à 4h30 grâce à la création d’un réseau de bus de nuit appelé « Noctambus » : à compter du 5 septembre 2024, deux lignes (N1 et N2) seront actives au départ du Vieux-Port, l’une desservant le nord de la ville jusqu’à Saint-Jérôme, l’autre vers le Sud jusqu’à La Gaye.
Autre nouveauté cet été, la mise en place d’une « navette des collines », qui circulera de nuit entre le centre-ville de Marseille et les hauteurs d’Endoume. « C’était une demande forte des habitants. Ils pourront entrer leur adresse sur une tablette dans le bus et le chauffeur les déposera à proximité de chez eux. C’est un dispositif très innovant », défend l’ex-maire du 1/7 Sabine Bernasconi. Cette nouvelle ligne 59 ne se substitue pas aux autres lignes desservant les mêmes quartiers et a vocation à circuler uniquement en soirée et de nuit. Elle sera inaugurée pour la première fois jeudi 30 mai, à 19h45.
Ces dispositions s’ajoutent au renforcement des lignes à l’approche de la période estivale et surtout des Jeux olympiques.
Une meilleure desserte en bus entre Marseille, Allauch et Plan-de-Cuques
La deuxième phase du plan de modernisation interviendra au 1er janvier 2025, avec le renforcement de la cadence des bus sur plusieurs lignes et la création de nouvelles. Une ligne de bus sera ainsi créée pour desservir le boulevard urbain Sud. Enfin, la troisième phase interviendra en juillet 2025. Sept lignes seront également créées pour relier Marseillais à Plan-de-Cuques et à Allauch, qui desserviront notamment La Barasse, La Valentine, La Rose ou encore Château Gombert.
Avec ces modifications sur son réseau de bus, la Métropole et la RTM espèrent augmenter de 50% la fréquentation de ce moyen de transports, qui arrive en troisième position parmi les transports les plus plébiscités derrière le métro et le tramway. Des aménagements de voirie sont également envisagés afin de fluidifier la circulation des bus, dont la vitesse commerciale atteint aujourd’hui les 12 kilomètres / heure. « C’est surtout le stationnement anarchique qui empêche les bus de circuler …» déplore Catherine Pila, qui renvoie à la responsabilité de l’adjoint municipal à la sécurité Yannick Ohanessian.
Le projet global de modernisation devrait coûter à la Métropole 3,5 millions d’euros en 2024, puis 20 millions à compter de 2026, pour culminer à 80 millions d’ici 2030. Un coût qui sera financé entièrement par la Métropole, avec l’appui financier du plan Marseille en grand, affirme Catherine Pila. La répercussion de ce coût ne devrait pas avoir d’impact sur la tarification du ticket ou des abonnements « pour l’instant » promet la présidente de la RTM.
Document source : la présentation du plan de modernisation de la Métropole
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