La chambre régionale des comptes se penche actuellement sur la gestion du plan Marseille en grand, annoncé par Emmanuel Macron en septembre 2021. Mais alors que la procédure d’étude est encore en cours, une version provisoire du rapport de la CRC a fuité dans un article publié par Marsactu. Selon le journal d’investigation marseillais, qui titre « la CRC dézingue le plan Marseille en grand », l’instance budgétaire pointerait plusieurs défauts notamment « l’absence d’études préalables pour asseoir le plan » ou encore l’absence de « dispositif contractuel précis » réunissant les financeurs autour des différents projets.
Selon Marsactu, la Cour pointe aussi la similarité entre les projets de Marseille en grand et de précédentes propositions similaires qui n’ont jamais abouti, à l’instar de la desserte des quartiers Nord en métro ou tramway et les rénovations d’Air Bel et la Castellane. Entre autres reproches, Marsactu affirme aussi que le rapport provisoire de la CRC critique un plan dont les moyens ne seraient pas à la hauteur des enjeux et soulignent des incertitudes budgétaires.
« Un rapport provisoire à caractère confidentiel »
Contactée par Gomet’, la communication de la Chambre régionale des comptes affirme qu’aucun document n’est actuellement consultable au sujet du plan Marseille en grand. Dans la foulée de la parution de l’article, la préfecture de région Provence-Alpes-Côte d’azur, représentante de l’Etat, a de son côté rapidement réagi pour tenter de nuancer l’article. Elle rappelle ainsi que le rapport cité par Marsactu n’est pour l’heure que provisoire, à caractère confidentiel et qu’une procédure contradictoire est toujours en cours. La CRC doit en effet consulter l’ensemble des acteurs impliqués dans le plan Marseille en grand qui peuvent formuler des remarques jusqu’au 20 mars 2024 – à savoir la Ville de Marseille, la Métropole, le Département, la Région, le rectorat, le tribunal judiciaire, l’ARS, l’Etablissement public foncier Paca, la société publique d’aménagement, la SPEM, Euroméditerranée, l’AP-HM, SNCF Gares et Connexions, la Caf, la société de la Ligne Nouvelle Provence-Côte d’azur, ou encore le Grand port de Marseille.
« Ce rapport provisoire reçu le 19 février dernier est le fruit d’un travail d’évaluation « in itinere », sur la base d’observations et d’entretiens qui se sont déroulés durant l’année 2023. Cette analyse s’est arrêtée en décembre. Depuis, le travail s’est poursuivi et des évolutions ont été apportées, notamment dans la gouvernance (nomination d’une sous-préfète en charge du suivi et de l’animation du plan (Virginie Avérous, ndlr)) et dans la structuration (renforcement des outils de suivi interne, mise en place de comités de suivi techniques, de réunions avec les représentants des usagers) du plan Marseille en Grand », argumente ainsi la Préfecture.
En conclusion, elle assure que « l’État et l’ensemble des acteurs engagés, y compris les collectivités, seront donc particulièrement attentifs aux préconisations de la Cour des Comptes, afin de faire progresser leur organisation et les méthodes. » Dont acte.
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