Plusieurs élus et membres marseillais du parti EELV (Europe Écologie Les Verts) ont manifesté jeudi 29 février, lors d’une conférence de presse, leur mécontentement à propos du déplacement de la cité judiciaire à Arenc, sur Euroméditerranée, « une structure qui ne correspond pas aux habitants » selon Nouriati Djambae, conseillère départementale et municipale.
« Est-ce qu’il faut obéir aux demandes d’un ministre qui traine quand même quelques casseroles ?» questionne Stéphane Coppey, l’ingénieur membre d’EELV et consultant en mobilité à propos d’Eric Dupond-Moretti, actuel garde des Sceaux. « Avant que ce projet ne devienne une saga judiciaire, les écologistes appellent le maire de Marseille, la présidente d’Euroméditerranée et les professionnels à signifier clairement au ministre de la Justice qu’il fait fausse route » interpelle EELV. Mais du côté d’Euroméditerranée comme du maire de Marseille, Benoît Payan, le transfert semble désormais bien sur les rails. Lors du conseil municipal qui se déroulait vendredi 19 février 2024, le maire de Marseille, Benoît Payan, a annoncé que la Ville de Marseille honorera la mémoire de l’ancien ministre de la Justice en baptisant la future cité judiciaire de Marseille du nom de Robert Badinter.
Absence de concertation
Initialement « surpris » par l’annonce du déplacement des tribunaux marseillais actuellement situés sur la place Monthyon, c’est désormais l’absence de concertation autour de cette décision qui agace les Verts. Sébastien Barles, conseiller métropolitain et adjoint au maire délégué à la transition écologique regrette l’absence ne serait-ce que de débat. « Nous ce qu’on demande, c’est de ne pas être un laboratoire macroniste à chaque fois qu’une idée émerge, nous ne voulons pas être un laboratoire crash-test » dénonce Nouriati Djambae. Elle qualifie cette initiative comme étant « tombée du ciel. »
Véronique Sinou, la co-référente du groupe local EELV (1er, 2e, 3e et 7e arrondissements) estime que le transfert des activités vers Arenc « revient à déshabiller Paul pour habiller Jacques. » Elle souligne que déjà « la construction des Terrasses du Port et d’autres centres commerciaux ont dévitalisé le centre-ville. »
L’ensemble des services de justice de Marseille doit se regrouper à l’horizon 2030 dans un bâtiment de 50 000 m2 de surface. Le coût de cette nouvelle construction est estimé aux alentours de 350 millions d’euros.
Lien utile :
Cité judiciaire sur Euroméditerranée : « Le processus est enclenché » (Aurélie Cousi)