Aux Etats-Unis, chaque Etat a sa politique “d’équivalence” en ce qui concerne le permis de conduire pour ses ressortissants venant de l’étranger. La Californie demande à ces derniers de passer un permis californien, quelle que soit leur expérience de conducteur. Code et conduite. Et pour ce faire, il faut s’adresser au DMV (Department of Motor Vehicle) qui gère tout ce qui a trait aux véhicules motorisés à l’échelle de l’Etat. Il faut savoir que le DMV ne jouit pas d’une très bonne réputation. Les files d’attente y sont connues pour être interminables et le personnel n’y est pas célébré pour sa philanthropie.
La série des Simpsons met en scène le DMV dans quelques épisodes car les sœurs de Marge y travaillent, et leur paresse est telle qu’il n’est pas rare que la queue des usagers n’avance pas de la journée… Cela donne une petite idée de la popularité de l’endroit ! Les délais de rendez-vous pour pouvoir passer les examens sont très longs.
Dans l’attente, on peut donc se rabattre sur les transports en commun ou le vélo. Et contre toute attente, ce dernier se révèle plutôt efficace dans cette ville pourtant réputée pour ses 43 collines, dont les dénivelés peuvent atteindre plus 30% … Sans compter le vent qui n’a souvent rien à envier à notre mythique mistral. Mais pas de quoi décourager les San Franciscains, du grand sportif au plus citadin.
Le cycliste San Franciscain est choyé
En effet, le cycliste San Franciscain est choyé : il peut consulter divers applications, guides, ou sites internet (dont googlemaps) qui indiquent le trajet le plus “plat” pour se rendre d’un lieu à un autre, vérifier l’état de la circulation, s’assurer du temps de trajet, etc. A travers la ville, il y a une kyrielle de magasins de cycles où l’on sera impressionné par la gamme de choix de vélos comme d’accessoires. On y sert souvent du café et de la petite restauration et on y met à disposition les outils nécessaires pour resserrer une roue ou regonfler un pneu.
Charger son vélo à l’avant des bus en cas de pluie
Dans toutes les rues commerçantes, on trouve des arceaux ou des parcs à vélos. Quand on ne peut éviter une pente trop raide, ou que l’on se fait surprendre par la pluie, il y a moyen de charger son vélo à l’avant des bus (électriques !) de la ville. Ainsi le 511, la “hotline” mais aussi le site web qui concerne toutes les formes de transports de la région de la baie de San Francisco, indique le mode d’emploi pour charger son vélo dans les racks prévus à cet effet. Il permet également de se mettre en contact avec un “bike buddy”, un “copain de vélo”, avec qui faire son trajet au moins la première fois, et qui pourra être de bon conseil sur le trajet à prendre ! Le site ne dit pas combien (ni si) des couples se sont ainsi formés !
Une semaine pour aller à l’école à bicyclette
Les rues larges et la vitesse automobile étant très limitée, les enfants au pédalage encore incertain peuvent s’aventurer sur leur bicyclette. L’organisation Safe Routes to School organise en partenariat avec les écoles la semaine “bike & roll to school” lors de laquelle les enfants sont encouragés à venir à l’école à vélo, en skateboard ou en rollers. Les participants reçoivent des gadgets en cadeau. Cet événement est également porté par l’association cycliste de San Francisco (SF Bike Coalition) qui offre des ateliers d’apprentissage gratuits pour apprendre à faire du vélo en ville.
N’oublions pas que le comté de Marin, tout proche de San Francisco, est le berceau du vélo tout terrain. Dans la Silicon Valley, on trouve l’entreprise Specialized dont les vélos ont comme ambition affichée d’être les meilleurs au monde… Un peu plus vers le Nord, l’entreprise Yuba, fondée par un Français, fabrique des vélos “cargo”, électrique ou pas, qui permettent de transporter deux enfants sur le “porte-bagage”. Si cet amour pour la petite reine s’explique par le goût inconditionnel des californiens pour “l’outdoor”, l’activité sportive pratiquée en extérieur, il faut y voir également un vrai engagement politique ou plus exactement un acte citoyen. Une volonté revendiquée de lutter pour un environnement meilleur… Qu’il soit humain, sonore ou atmosphérique…
Audrey
Liens utiles :
> Safe routes to school
> L’entreprise Yuba,
> L’entreprise Specialized
> SF Bike Coalition
> Le site 511 sur les transports à San Francisco> La précédente chronique de San Francisco d’Audrey : objectif zéro déchet à l’horizon 2020 !