Elle peine et hop
Elle est pas belle notre droite républicaine ? Bon, on savait déjà que si Marseille portait sa croix avec Valérie Boyer, Nice devait supporter la sienne avec Eric Ciotti. Mme Boyer a battu tous les records sur la toile avec le rôle de sa vie, porte-parole de François Fillon. La députée de la 1ère circonscription, a trouvé chez Anne-Sophie Lapix (La cinq) les paroles d’un rap qui devrait faire le bonheur d’un Soprano ou du groupe IAM : « Il faut laisser la justice, faire son travail, jusqu’au bout ! ». Mieux elle a participé à un dialogue qu’on aurait pu trouver dans « La vérité si je mens ». Nous citons :
Anne-Sophie Lapix : « Ça vous est arrivé à titre bénévole ou à titre non-bénévole ?
Valérie Boyer : Non non, d’avoir embauché quelqu’un de ma famille.
A.-S. L. : C’était votre…
V. B. : Un de mes fils.
A.-S.L. : Rémunéré ?
V. B. : Oui. Mais pour des activités réalisées.
A.-S. L. : Contrairement… (rires)
V. B. : Non, non… »
Ce samedi dans La Provence un peu dépitée des Bouches-du-Rhône, elle expliquait à propos des législatives dans lesquelles elle ne s’est pas encore réellement engagée : « que voulez-vous qu’on fasse à part coller des affiches ? ». Ca la fiche mal tout ça…
Impayable Payan
On connaissait l’injonction de l’extrême-droite : la France si tu ne l’aimes pas, tu t’en vas. Bon le FN s’octroyait une dérogation pour l’Europe. Il ne l’aime pas mais il ne la quittera pas pour garder le salaire de ses assistants parlementaires. Passons. Benoit Payan, le sémillant patron de la minorité socialiste du conseil municipal marseillais, vient d’utiliser un langage du même tonneau à l’adresse du premier secrétaire fédéral le député-maire du Puy Sainte-Réparade Jean-David Ciot. Il le somme d’aimer sur le chant Benoit Hamon. L’impayable Payan souhaite que Ciot paie tout de suite son impôt sur la fortune… d’avoir Hamon comme candidat. On imagine du coup les supporters de Macron, de plus en plus nombreux dans le 13, qui comptabilisent les paires de baffes que le PS se donne dans cette fédération de chasseurs de frime. Avec un tel cinéma, Emmanuel va faire un tabac sans être classé X.
Les écolos ne sont pas des pigeons
Sophie Camard n’a pas lu les œuvres complètes (un petit volume) du grand poète marseillais Eric Cantona. Sinon elle saurait que « quand les mouettes suivent le chalutier c’est qu’elles pensent que des sardines seront jetées à la mer ! ». En revanche elle s’insurge à juste titre avec la Ligue de protection des oiseaux qui s’en est pris à un arrêté préfectoral autorisant l’euthanasie des gabians. L’écologiste affirme que si cet albatros du pauvre, traîne ses ailes dans la ville, c’est parce que cette dernière est sale. Cela fait plus d’un quart de siècle qu’on le rabâche. J’ai souvenir d’un article de Paul Teisseire un confrère qui écrivait alors dans Le Soir – aujourd’hui disparu – où il décrivait l’attaque en rangs serrés dans le Panier de Gabians fondant sur des épingles à linge comme la flotte aérienne impériale sur Pearl Harbour. Il n’affirmait pas avoir entendu « banzaï », mais sa prose, aussi libre que ses sources buissonnières, décrivait une vraie guerre. Presque trois décennies plus tard on en est toujours au même point. Personnellement j’ai assisté un après-midi d’été rue Saint Jacques à un spectacle qui m’avait laissé cois. Un gros paquet était tombé du ciel sur un jaguar au volant de laquelle un septuagénaire suçait un cigare. L’homme descendit et avisa une sorte de gros poulet prêt à être enfourné. C’était un gabian tombé du nid maternel. Eh oui, ces bestioles nichent en ville alors que naguère en mer c’était des SDF. Tout fout le camp.
Macron en patron
L’ancien ministre de l’économie n’a que l’embarras du choix. Dans les Bouches-du-Rhône, comme ailleurs, il recrute à tout va. La méthode est simpliste. Un déjeuner ou un dîner. On fait le tour des tables. On repère ici une démarche originale, là un profil atypique, là-bas une passion naissante et le tour est joué. Comme le Canada Dry, ce n’est pas de la politique mais cela lui ressemble fortement. Hop, En Marche. En 2006 Ségolène Royal avait fait de même avec son laboratoire citoyen participatif « désir d’avenir ». Mais c’était sans compter alors sur l’appareil du PS local. Quelques naïfs qui s’étaient risqués alors au siège de la rue Montgrand, ont raconté depuis comment ils se sont retrouvés entourés par quelques poètes militants, comment aussi les débats se résumaient à la plus pauvre expression, comment encore du désir ils sont vite passés au rejet. Comme me le confiait alors l’un d’entre eux : « on avait en face de nous des maquereaux ! ». Macron s’écrit autrement. On l’espère.
Onfray payé
Le cri d’Onfray a-t-il été entendu en Provence ? On sait que le philosophe normand crie la fin imminente de notre civilisation judéo-chrétienne. A lire l’actualité départementale on voudrait le rassurer, les vikings comme les barbaresques ne sont pas prêts de débarquer plage des catalans. On a vu ainsi aux aurores ce bon Jean-Claude Gaudin assister pour la énième fois à la bénédiction des navettes et repartir avec sa toison gris bleu sentant bon la fleur d’oranger. Bruno Genzana conseiller général d’Allauch et son collègue de Trets Jean-Claude Féraud ont assisté à la réunion annuelle de Maintenance provençale des feux de Saint-Jean. Maryse Joissains porte toujours sa croix empierrées sur sa gorge charitable et une mosquée intégriste a fermé dans sa bonne ville. Enfin nous apprenons que la très communiste Arles vient de passer un accord avec le Vatican pour échanger quelques trésors archéologiques. L’enclave des papes existe toujours, c’est ici et maintenant. Il faut accueillir, avec ou sans visa, Michel Onfray et prier avec lui pour la sauvegarde de notre civilisation. Amen.
Le carnaval d’Estrosi
Il faut une belle constance pour présider comme le fait encore le socialiste Michel Pezet la conférence régionale consultative. Souvenons-nous que c’est Christian Estrosi qui avait créé ce machin comme l’aurait dit De Gaulle, pour remercier le PS représenté alors par le désormais macroniste Christophe Castaner, de s’être retiré pour faire barrage à Marion Maréchal Le Pen. Bon après quelques simagrées, fort est de constater que la conférence ne ridiculise que ceux qui y participent et que le président de la Région PACA lui attache autant d’importance qu’à son successeur supposé à la mairie de Nice. Du coup les démissions pleuvent et il est urgent pour ceux qui veulent sauver au moins les apparences, qu’ils se retirent. Ca les préservera d’un avortement douloureux.
Londres à Marseille
Albert Londres, le grand reporter, disait que la Canebière était une fête et il la décrivait ainsi : « J’ai ouï dire que le problème de la circulation empêchait souvent de dormir M. le préfet de police de Paris. C’est un souci qui n’empêche pas les autorités marseillaises de ronfler : elles ont peut-être raison. Pour la ville, c’est une curiosité. Cela doit attirer des visiteurs. On peut, en effet, se déranger pour voir une chose pareille ! Ni droite, ni gauche. Permission d’enjamber les refuges, d’entamer les trottoirs. La circulation à Marseille est régie par une loi unique : « Toute voiture doit, par tous les moyens, dépasser la voiture qui la précède » (…) C’est le grand pugilat des véhicules ! Oh, vous qui désirez mourir munis des sacrements de l’Eglise, n’oubliez pas, à chacune de vos sorties, de prendre un prêtre dans votre auto ! » Les temps ont changé, mais le maire de secteur a décidé de retrouver ce sens de la fête. Bravo donc à Mme Sabine Bernasconi qui permet une fois par mois aux piétons de s’égayer sur cette belle avenue. Ce dimanche-là, j’ai vu des enfants délaisser leurs tablettes numériques pour d’austères jouets en bois. Des girafes rouges dévaler des Réformés. Et même Patrick Mennucci (PS) hélant devant la chambre de commerce le chaland pour glaner quelques voix primaires. Le bonheur retrouvé.