Depuis 2015, Emmanuel Robert bientôt rejoint par son complice Éric Puydebois tous deux gadzarts ont entamé une course de vitesse pour se tailler une place, mondiale sur le marché du nettoyage des grandes façades vitrées. Le pactole de ce marché mondial est évalué à 82 milliards de dollars. Emmanuel Robert avait été atterré de constater les méthodes rustiques, et dangereuses, souvent polluantes, employées pour nettoyer des immeubles qui se veulent symbole modernité et de performance.
Installés au pôle Cleantech de l’Arbois, ils ont développé un outil, Clean-Kong qui se veut une machine « simple » pour traiter les façades dans des prix acceptables sur le marché du nettoyage. La machine de 75 kg est manœuvrée par deux opérateurs qui traitent plus de 1 000 mètres carrés par jour. Erylon a aussi travaillé la performance environnementale avec un système économe en eau, sans détergeant qui ne consomme que trois litres d’eau pour 100 mètres carrés de vitrage.
Une joint-venture à Singapour
Clean-Kong a fait ses preuves sur le siège de la Banque populaire à Nice, BASF à Levallois-Perret ou la Matmut à Rouen. À Marseille, Clean Kong a grimpé sur les façades du Conseil départemental à la Joliette. Maintenant, Éric Puydebois cherche l’ouverture internationale. Au Maroc l’OCP, l’Office chérifien des phosphates est intéressé pour son siège à Casablanca et en Asie une joint-venture est en création à Singapour. Fin 2019, Erylon, fort de ses premières ventes et de ses démonstrations réussies lancera une levée de fonds d’un à deux millions d’euros pour muscler sa prospection et mettre en place distribution et maintenance internationales.
Un premier tour de table en 2018, complété des dispositifs Innovation de Pays d’Aix développement, BPI, Airbus group, Initiative Pays d’Aix, Banque populaire Méditerranée et BNP Paribas a permis de mobiliser d’un million d’euros. Le robot est fabriqué dans notre région : « Nous avons trouvé nos sous-traitants dans le tissu aéronautique, en découpe laser, en assemblage, à moins de 30 kilomètres de nos bureaux, se réjouit Éric Puydebois ».
Erylon rêve d’inclure Clean-Kong dans la réalisation des bâtiments
Erylon travaille son marketing et définit ses angles d’attaque d’un marché vaste, planétaire, concurrentiel et qui pourrait être rapidement préempté par un challenger. L’installation de robots sur les bâtiments neufs qui sera alors proposée par les architectes sera un marché… plus tard, il faut a minima cinq ans de gestation pour une tour. Et Erylon ne peut attendre. Clean Kong est proposé, soit à la vente pour des entreprises de nettoyage à un prix d’environ 120 000 euros, soit à la location. Il leur permettra de proposer un service huit fois plus rapide qu’un lavage manuel. Les bâtiments d’habitat prestigieux, l’hôtellerie de luxe sont une cible car Clean Kong reste un agent discret, non intrusif et disponible en cas de pollution inattendue.