Tandis que la crise du coronavirus fait des ravages, CMA-CGM continue de dérouler son plan stratégique. L’armateur marseillais finalise jeudi 26 mars la cession de sa participation dans huit terminaux portuaires à Terminal Link, une joint-venture créée en 2013 et détenue à 51% par CMA CGM et à 49% par China Merchants Port (CMP). Cette vente lui rapporte la bagatelle de 730 millions d’euros.
Deux autres terminaux de CMA-CGM vendus d’ici l’été
L’opération était prévue de longue date. En novembre dernier, CMA CGM avait annoncé un vaste plan pour lever plus de 2 milliards de dollars de liquidités d’ici la moitié de l’année 2020. Et pour y parvenir, le groupe maritime planifie la cession de dix terminaux à Terminal Link pour un montant total de 875 millions d’euros. Il vient donc de conclure la vente de huit des dix terminaux prévus.
Cette première opération concerne le terminal d’Odessa en Ukraine, CMA-CGM PSA Lion Terminal à Singapour, Le terminal de Kingston Freeport en Jamaïque, Rotterdam World Gateway au Pays-Bas, Qingdao Qianwan United Advance Container Terminal en Chine, le Vietnam International Container Terminal à Hô-Chi-Minh-Ville, Laem Chabang International Terminal en Thaïlande et le terminal d’Umm Qasr en Irak. La cession des deux derniers terminaux de Mundra en Inde et de Cai Mep au Vietnam prévue par l’accord entre CMA-CGM et CMP doit être finalisée d’ici à la fin du premier semestre 2020 pour un montant en numéraire de plus de 135 millions d’euros, « sous réserve notamment de l’approbation des organismes de régulation compétents », précise le groupe dans son communiqué du 26 mars.
Le plan de liquidités de l’armateur a pour objectif d’alléger sa dette de 1,3 milliard de dollars d’ici à la fin du premier semestre 2020 alors qu’elle atteint aujourd’hui plus de 18 milliards. Le groupe prévoit également « d’étendre certains financements venant à échéance cette année ».
Covid-19 : une baisse des volumes attendues vers l’Europe et les USA
Cette vente intervient en pleine crise mondiale du coronavirus qui ralentit fortement les échanges économiques avec des conséquences certaines sur les armateurs. Au premier trimestre, CMA-CGM estimait que l’impact sur son activité restait limité mais pour les prochains mois, le groupe anticipe une diminution des volumes, en particulier vers l’Europe et les USA. Le P-dg de CMA-CGM, Rodolphe Saadé, reste cependant confiant et salue la vente de ses terminaux : « La réalisation de cette opération dans le délai indiqué en décembre montre la résilience du groupe », estime-t-il.