En mai dernier, l’armateur marseillais a pris un virage stratégique en rachetant Ceva, numéro 5 mondial des contrats logistiques. Seulement, l’opération coûte cher. A l’occasion de la présentation de ses résultats du troisième trimestre, CMA CGM annonce qu’il anticipe une levée de fonds de plus de 2 milliards de dollars de liquidité d’ici mi-2020 pour digérer cette acquisition. Il ne s’agit pas de faire appel aux banques mais plutôt « d’alléger sa structure financière à travers la vente et le refinancement de certains de ses actifs », explique le groupe.
CMA CGM vend des navires pour financer Ceva
Afin de rembourser le crédit contracté pour s’emparer de Ceva, CMA CGM va commencer par valoriser sa flotte. Il table sur 860 millions de dollars engrangés grâce à des opérations de cessions-locations de ses navires. Le groupe indique avoir d’ores et déjà réalisé 650 millions de dollars au cours du troisième trimestre et prévoit 210 millions de dollars supplémentaires dans les prochaines semaines.
Le groupe se désengage de dix terminaux
Ce plan prévoit également la cession de 968 millions de dollars de participations dans dix terminaux portuaires à Terminal Link, une joint-venture créée avec China Merchants Port (CMP). « Terminal Link financera ces acquisitions par une augmentation de capital de 468 millions de dollars souscrite par CMP et un prêt de CMP qui sera converti dans 8 ans en augmentation de capital souscrite par CMA CGM », précise la compagnie maritime. Cette opération, qui reste soumise à certaines approbations, notamment des autorités antitrust, devrait être finalisée au printemps 2020.
Enfin, CMA CGM attend 100 millions de dollars supplémentaires provenant du relèvement du programme de titrisation des créances clients de Ceva Logistics. En effet, sa nouvelle filiale a déjà « sécurisé le renouvellement de son programme de titrisation (Europe, Etats-Unis et Australie) d’un montant de 450 millions de dollars à l’origine et venant à maturité au printemps prochain », annonce la compagnie.